Ăpouvante-horreur/Drame/Thriller/Respectueux de l'histoire et des personnages, soignĂ©, des moments d'Ă©pouvante intenses, trĂšs sympa !
Réalisé par Andy Muschietti
Avec Bill SkarsgÄrd, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, Jack Dylan Grazer, Sophia Lillis, Jeremy Ray Taylor, Wyatt Oleff, Chosen Jacobs...
Long-métrage Américain
Titre original : ItÂ
Durée : 02h15mn
Année de production : 2017
Distributeur : Warner Bros. FranceÂ
Date de sortie sur les écrans américains : 8 septembre 2017
Date de sortie sur nos écrans : 20 septembre 2017
RĂ©sumĂ© : Ă Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal Ă s'intĂ©grer se sont regroupĂ©s au sein du "Club des RatĂ©s". RejetĂ©s par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l'Ă©cole. Ils ont aussi en commun d'avoir Ă©prouvĂ© leur plus grande terreur face Ă un terrible prĂ©dateur mĂ©tamorphe qu'ils appellent "Ăa"âŠÂ
Car depuis toujours, Derry est en proie Ă une crĂ©ature qui Ă©merge des Ă©gouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien dĂ©cidĂ©s Ă rester soudĂ©s, les RatĂ©s tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencĂ© un jour de pluie lorsqu'un petit garçon poursuivant son bateau en papier s'est retrouvĂ© face-Ă -face avec le Clown Grippe-Sou âŠÂ
 Â
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensĂ© : j'ai eu la chance de dĂ©couvrir ĂA en avant-premiĂšre hier dans le cadre du Festival du Film AmĂ©ricain de Deauville. Afin de nous prĂ©parer Ă l'atmosphĂšre particuliĂšre de ce long-mĂ©trage, quelques ballons flottaient dans les couloirs du Centre International.
ĂA s'inspire, fort bien, du roman Ă©ponyme de Stephen King, il en respecte l'esprit et l'intrigue. DĂšs la scĂšne d'ouverture, le rĂ©alisateur, Andy Muschietti, soigne la forme de son long-mĂ©trage. Il gĂšre la dualitĂ© de son histoire : les sentiments adolescents et les cauchemars Ă©veillĂ©s, en nous entraĂźnant d'un genre Ă l'autre tout en conservant un style cohĂ©rent. On reste ainsi accrochĂ© au dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements du dĂ©but Ă la fin. Il y a un peu de romance, une bonne dose d'amitiĂ©, une once de tristesse et de l'horreur - de celle qui vous colle des frissons dĂ©licieux dans le dos. La musique accompagne parfaitement ces moments terrifiants pour rendre leur impact encore plus marquant.Â
Alors qu'on pense partir sur un film pour ados, on se rend rapidement compte qu'en fait, il s'adresse plutĂŽt aux grands. Mais on fait appel ici Ă notre Ăąme d'enfants et Ă notre expĂ©rience du passage Ă l'Ăąge adulte.Â
L'histoire se dĂ©ploie autour de nombreux lieux. Et pourtant, l'impression de petite ville propre Ă Derry est bien prĂ©sente. Cette ville gentillette et bien tranquille Ă l'Histoire quelque peu surprenante est d'ailleurs l'un des personnages du film. L'atmosphĂšre des annĂ©es 80 y est parfaitement retranscrite.Â
Les ambiances passent du lĂ©ger Ă l'angoisse facilement et intensĂ©ment. Les effets spĂ©ciaux sont rĂ©ussis. Ils s'intĂšgrent idĂ©alement Ă l'intrigue. Les ados forment un groupe de ratĂ©s attachant. Les jeunes acteurs, excellents, trouvent chacun voix au chapitre et chaque personnage apporte son petit plus Ă l'histoire.Â
Entre doutes et douleurs personnelles, c'est ensemble qu'ils trouvent le courage dâaffronter Ăa. Ce dernier prend l'aspect du clown Grippe-Sou dont l'humour morbide hante les habitants de Derry. Bill SkarsgĂ„rd est mĂ©connaissable et hautement inquiĂ©tant dans ce rĂŽle.Â
ĂA est une ouverture sur un monde effrayant, celui de la peur qui vous ronge jusqu'au sang. Il impose son style dĂ©concertant, mais efficace. C'est un film d'horreur trĂšs soignĂ© qui s'adresse au plus grand nombre (des adultes), car il sait habilement allĂ©ger les tensions pour ne pas ĂȘtre indigeste. Je n'irais pas jusqu'Ă dire qu'on flotte en le regardant, mais presque... Vivement la suite qui est dĂ©jĂ prĂ©vue pour 2019 !
Alors qu'on pense partir sur un film pour ados, on se rend rapidement compte qu'en fait, il s'adresse plutĂŽt aux grands. Mais on fait appel ici Ă notre Ăąme d'enfants et Ă notre expĂ©rience du passage Ă l'Ăąge adulte.Â
L'histoire se dĂ©ploie autour de nombreux lieux. Et pourtant, l'impression de petite ville propre Ă Derry est bien prĂ©sente. Cette ville gentillette et bien tranquille Ă l'Histoire quelque peu surprenante est d'ailleurs l'un des personnages du film. L'atmosphĂšre des annĂ©es 80 y est parfaitement retranscrite.Â
Les ambiances passent du lĂ©ger Ă l'angoisse facilement et intensĂ©ment. Les effets spĂ©ciaux sont rĂ©ussis. Ils s'intĂšgrent idĂ©alement Ă l'intrigue. Les ados forment un groupe de ratĂ©s attachant. Les jeunes acteurs, excellents, trouvent chacun voix au chapitre et chaque personnage apporte son petit plus Ă l'histoire.Â
© 2017 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT LLC.  ALL RIGHTS RESERVED
NOTES DE PRODUCTION
(à ne lire qu'aprÚs avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
ĂA â Extrait du livre de Stephen King Extrait 3
Il courait donc Ă la poursuite de son bateau, du cĂŽtĂ© gauche de Witcham Street, aussi vite quâil le pouvait ; mais le bateau prenait de lâavance, car lâeau dĂ©valait plus vite encore. Son grondement allait sâamplifiant, et il sâaperçut quâĂ une cinquantaine de mĂštres en contrebas, elle quittait le caniveau pour cascader dans un conduit dâurgence que lâon nâavait pas encore refermĂ©.
Il formait un grand demi-cercle obscur sur le bord du trottoir, et, alors que George regardait dans cette direction, une branche dĂ©pouillĂ©e Ă lâĂ©corce noire et luisante comme une peau de phoque sâengouffra dans sa gueule.
Elle y resta accrochĂ©e un instant avant dây disparaĂźtre. CâĂ©tait lĂ que se dirigeait son bateau. « Oh, merde et merdouille ! » sâĂ©cria-t-il, consternĂ©.
Il accĂ©lĂ©ra le pas, et crut pendant quelques secondes pouvoir rattraper le bateau. Mais lâun de ses pieds glissa sur quelque chose, et il alla sâĂ©taler, sâĂ©corchant le genou, avec un cri de douleur. De ce nouvel angle au ras du sol, il vit lâembarcation tourner deux fois sur elle-mĂȘme, momentanĂ©ment prisonniĂšre dâun tourbillon, puis disparaĂźtre.
« Merde et merdouille ! » cria-t-il de nouveau, frappant la chaussĂ©e du poing. Il se fit mal et les larmes lui vinrent aux yeux. Quelle stupide façon de perdre le bateau ! Il se releva et sâapprocha de la bouche dâĂ©gout. Il mit son bon genou Ă terre et regarda Ă lâintĂ©rieur.
Lâeau faisait un grondement creux en sâenfonçant dans les tĂ©nĂšbres, un bruit de maison hantĂ©e qui lui rappelait...
Un cri Ă©tranglĂ© sortit de sa gorge et il sursauta. Deux yeux jaunes le regardaient de lĂ -dedans, des yeux comme ceux quâil avait imaginĂ©s le guettant dans la cave, sans jamais les voir. Câest un animal, pensa-t-il de maniĂšre incohĂ©rente, câest tout ce que câest, un animal, tout bĂȘtement un chat qui a Ă©tĂ© emportĂ© lĂ -dedans...
Il Ă©tait cependant prĂȘt Ă sâenfuir en courant â il allait sâenfuir en courant dans deux secondes, quand ses mĂ©canismes mentaux auraient digĂ©rĂ© le choc produit par ces deux yeux jaunes et luisants. Il sentait la surface rugueuse du macadam sous ses doigts, ainsi que lâeau froide qui les contournait. Il se vit se relever et battre en retraite, et câest Ă cet instant quâune voix â une voix agrĂ©able, au ton raisonnable â lui parla depuis la bouche dâĂ©gout.
« Salut, Georgie ! » fit-elle. George se pencha et regarda de nouveau. Il nâen croyait pas ses yeux ; câĂ©tait comme dans un conte de fĂ©es, ou comme dans ces films oĂč les animaux parlent et dansent. Il aurait eu dix ans de plus, il serait restĂ© incrĂ©dule : mais il avait six ans, et non seize. Un clown se tenait dans lâĂ©gout. LâĂ©clairage nây Ă©tait pas fameux, mais nĂ©anmoins suffisant pour que George Denbrough nâait aucun doute sur ce quâil voyait. Un clown, comme au cirque, ou Ă la tĂ©lĂ©. Un mĂ©lange de Bozo et Clarabelle, celui (ou celle, George nâĂ©tait pas trĂšs sĂ»r) qui parlait Ă coups de trompe dans les Ă©missions du dimanche matin.
Le visage du clown Ă©tait tout blanc ; il avait deux touffes marrantes de cheveux rouges de chaque cĂŽtĂ© de son crĂąne chauve et un Ă©norme sourire clownesque peint par-dessus sa propre bouche. Il tenait dâune main un assortiment complet de ballons de toutes les couleurs, comme une corne dâabondance pleine de fruits mĂ»rs. Et dans son autre main, se trouvait le bateau en papier journal de George. « Tu veux ton bateau, Georgie ? » fit le clown avec un sourire. George lui sourit Ă son tour ; il ne put sâen empĂȘcher. CâĂ©tait le genre de sourire auquel on ne pouvait faire autrement que de rĂ©pondre. « Oui, bien sĂ»r, je le veux.
â âBien sĂ»r, je le veux !â fit le clown en riant. VoilĂ qui est bien dit, trĂšs bien dit ! Que penserais-tu dâun ballon ?
â Eh bien... oui ! » Il tendit une main hĂ©sitante, puis se reprit. « Je ne dois pas prendre les choses que me donnent des Ă©trangers. Câest ce que Papa mâa dit.
â Ton papa a parfaitement raison, admit le clown du fond de son Ă©gout, toujours souriant. (Comment ai-je pu croire, se demandait George, quâil avait les yeux jaunes? Ils Ă©taient dâun bleu brillant et pĂ©tillant, comme ceux de sa mĂšre ou de Bill.) Parfaitement raison. Câest pourquoi je vais me prĂ©senter. Georgie, je mâappelle Mr. Bob Gray, aussi connu sous le nom de Grippe-Sou le Clown cabriolant. Grippe-Sou, je te prĂ©sente George Denbrough. George, je te prĂ©sente Grippe-Sou. Eh bien, voilĂ , nous ne sommes plus des Ă©trangers lâun pour lâautre. Pas vrai ? » George pouffa. « Câest vrai. » Il tendit de nouveau la main, et de nouveau la retira. « Comment tâes descendu lĂ -dedans? â La tempĂȘte nous a balayĂ©s, moi et tout le cirque, rĂ©pondit Grippe-Sou. Ne sens-tu pas lâodeur de cirque, Georgie ? » Georgie se pencha. Ăa sentait les cacahuĂštes, les cacahuĂštes grillĂ©es ! Et le vinaigre, ce vinaigre blanc que lâon verse sur les frites dâune bouteille avec un petit trou ! Ăa sentait aussi la barbe Ă papa et les beignets frits, tandis que montait, encore lĂ©ger mais prenant Ă la gorge, lâodeur des dĂ©jections de bĂȘtes fauves. Sans oublier celle de la sciure. Et cependant... Et cependant, en dessous, flottaient les senteurs de lâinondation, des feuilles en dĂ©composition et de tout ce qui grouillait dans lâombre de lâĂ©gout. Odeur dâhumiditĂ© et de pourriture. Lâodeur de la cave. Mais les odeurs du cirque Ă©taient plus fortes.
« Tu parles, si je les sens ! sâexclama-t-il.â Tu veux ton bateau, Georgie ? demanda Grippe-Sou. Tu nâas pas lâair dây tenir tant que ça », ajouta-t-il en le soulevant avec un sourire. Il Ă©tait vĂȘtu dâun ample vĂȘtement de soie fermĂ© dâĂ©normes boutons orange; une cravate dâun bleu Ă©lectrique Ă©clatant pendait Ă son cou, et il avait de gros gants blancs comme ceux que portent toujours Mickey et Donald. « Si, jây tiens, dit George, toujours penchĂ© sur lâĂ©gout. â Veux-tu aussi un ballon ? Jâen ai des rouges, des verts, des bleus, des jaunes... â Est-ce quâils flottent ? â Sâils flottent ? » Le sourire du clown sâĂ©largit. « Et comment! Jâai aussi de la barbe Ă papa... » George tendit la main. Le clown la lui prit.
Et George vit changer le visage de Grippe-Sou. Ce quâil dĂ©couvrit Ă©tait si Ă©pouvantable quâĂ cĂŽtĂ©, ses pires fantasmes sur la chose dans la cave nâĂ©taient que des fĂ©eries. Dâun seul coup de patte griffue, sa raison avait Ă©tĂ© dĂ©truite. « Ils flottent... », chantonna la chose dans lâĂ©gout dâune voix qui se brisa en un rire retenu.
Elle maintenait George dâune prise Ă©paisse de pieuvre ; puis elle lâentraĂźna dans lâeffroyable obscuritĂ© oĂč grondaient et rugissaient les eaux, emportant leur chargement de dĂ©bris vers la mer. George dĂ©tourna tant quâil put la tĂȘte des ultimes tĂ©nĂšbres et se mit Ă hurler dans la pluie, Ă hurler inconsciemment au ciel blanc dâautomne qui faisait ce jour-lĂ comme un couvercle au-dessus de Derry. Des cris suraigus, perçants, qui tout au long de Witcham Street prĂ©cipitĂšrent les gens Ă leur fenĂȘtre ou sous leur porche. « Ils flottent, gronda la voix, ils flottent, Georgie, et quand tu seras en bas avec moi, tu flotteras aussi... » LâĂ©paule de George vint buter contre le rebord en ciment du trottoir, et Dave Gardener, restĂ© chez lui Ă cause de lâinondation au lieu dâaller travailler comme dâhabitude au Shoeboat, ne vit quâun petit garçon en cirĂ© jaune qui hurlait et se tordait dans le caniveau, tandis que de lâeau boueuse et Ă©cumante transformait ses cris en gargouillis.
« Tout flotte, en bas », murmura la voix pourrie et ricanante ; puis il y eut soudain un bruit affreux dâarrachement, une explosion dâangoisse, et George Denbrough perdit connaissance. Dave Gardener fut le premier sur place ; il arriva Ă peine quarante-cinq secondes aprĂšs le premier cri, mais George Ă©tait dĂ©jĂ mort.
Lâhomme le saisit par le cirĂ©, le tira dans la rue... et commença lui-mĂȘme Ă crier quand le corps de lâenfant se retourna entre ses mains. Le cĂŽtĂ© gauche du cirĂ© Ă©tait maintenant dâun rouge Ă©clatant. Du sang coulait dans lâĂ©gout depuis le trou dĂ©chiquetĂ© oĂč se trouvait autrefois le bras gauche; des os emmĂȘlĂ©s, horriblement brillants, dĂ©passaient du vĂȘtement dĂ©chirĂ©. Les yeux de lâenfant Ă©taient grands ouverts sur le ciel blanc, et tandis que Dave se dirigeait dâun pas incertain vers ceux qui arrivaient, courant en dĂ©sordre dans la rue, ils commencĂšrent Ă se remplir de pluie.
Extrait de Ăa (Tome 1) publiĂ© aux Ă©ditions Le Livre de Poche.
© Stephen King, 1986.
© Ăditions Albin Michel S.A., 1988, pour la traduction française.
NOTES DE PRODUCTION
De quoi avez-vous peur ?
Quâil sâagisse du monstre tapi sous votre lit, de ce qui se cache dans lâobscuritĂ©, ou dâune
crĂ©ature dissimulĂ©e dans lâombre, impossible dâĂ©chapper Ă votre plus grande peur dans le thriller dâĂ©pouvante ĂA. Andy Muschietti, qui adapte pour la premiĂšre fois Ă lâĂ©cran le best-seller culte de Stephen King, dĂ©clare : La peur est universelle et nous parle Ă tous. Quoi donc de plus terrifiant quâune crĂ©ature qui ne se contente pas de vous attaquer, mais qui le fait en se servant de vos plus grandes peurs ?
Le titre court et Ă©nigmatique fait rĂ©fĂ©rence au personnage central de lâhistoire, un mĂ©tamorphe ancestral qui adopte la forme des plus grandes peurs de ses victimes et sort de son hibernation tous les 27 ans afin de se nourrir des habitants les plus vulnĂ©rables de Derry dans le Maine, autrement dit les enfants. Cette fois, pourtant, une bande de sept jeunes un peu exclus, regroupĂ©s au sein du Club des RatĂ©s, unissent leurs forces afin de se dĂ©fendre contre la crĂ©ature mystĂ©rieuse quâils dĂ©signent sous le pronom le plus vague qui soit : Ăa. Mais la crĂ©ature porte en fait un autre nom, entrĂ© aujourdâhui dans les annales de lâhorreur : Grippe-Sou le Clown Dansant. D'abord publiĂ© en 1986, Ăa sâest immĂ©diatement Ă©levĂ© au rang de classique, se hissant en tĂȘte des ventes cette annĂ©e-lĂ . Le best-seller culte, qui fascine les lecteurs depuis plus de trente ans, est toujours considĂ©rĂ© comme lâune des Ćuvres les plus emblĂ©matiques et les plus apprĂ©ciĂ©es du maĂźtre incontestĂ© de lâhorreur : il a inspirĂ© de nombreux films et autres adaptations tĂ©lĂ©visuelles dans les annĂ©es qui ont suivi. Câest bien lâavis du cinĂ©aste qui a pris les rĂȘnes du projet : Je suis un grand fan de Stephen King, qui Ă©tait mon auteur prĂ©fĂ©rĂ© quand jâĂ©tais plus jeune. Du coup, ĂA, câĂ©tait vraiment le projet de mes rĂȘves, explique Andy Muschietti. Moi qui aime rĂ©aliser des films dâĂ©pouvante, jâai toujours Ă©tĂ© fascinĂ© par la peur. Et je crois que le moment le plus terrifiant qui soit, câest le jour oĂč, enfant, on dĂ©couvre son premier film dâhorreur. Câest un sentiment quâon ne ressent quâune fois dans sa vie, et jâen ai fait une quĂȘte un peu chimĂ©rique : celle de retrouver cette sensation.
Câest ce qui mâaide Ă faire du cinĂ©ma, parce que jâestime que la seule façon de faire peur aux gens, câest de faire appel Ă ce qui nous fait peur soi-mĂȘme.
Lâhistoire possĂšde une autre dimension qui est la marque de fabrique de Stephen King.
Aucun autre auteur ne sait allier avec un tel talent lâhorreur absolue et lâexpĂ©rience du passage Ă lâĂąge adulte. Et câest probablement dans Ăa, rĂ©cit tendre sur la sortie de lâenfance, que le rĂ©sultat est le plus probant. Le producteur Seth Grahame-Smith souligne : On Ă©tait conscients dĂšs le dĂ©but du projet que ĂA serait bien plus quâune histoire dâĂ©pouvante, et que le film devrait reflĂ©ter les diffĂ©rentes facettes du roman. Lâintrigue se passe Ă un moment prĂ©cis de la vie de ces jeunes personnages qui sont en train de quitter lâenfance ; on a donc voulu que le film saisisse tout le charme de ces instants centrĂ©s sur les personnages, tout en restant profondĂ©ment glaçant. Le producteur David Katzenberg partage son avis : Au cours du film, chacun de ces Ă©lĂ©ments prend tour Ă tour le dessus, ce qui produit un Ă©quilibre intĂ©ressant entre Ă©motion et peur. Il Ă©tait important de restituer ces deux aspects avec justesse, non seulement pour une question de rythme mais aussi de narration.
La sĆur dâAndy Muschietti et sa collaboratrice de crĂ©ation, la productrice Barbara Muschietti, estime que les scĂ©naristes ont trouvĂ© le parfait Ă©quilibre. Chase Palmer, Cary Fukunaga et Gary Dauberman sont parvenus Ă saisir ce quâil y a de plus touchant dans les relations entre les membres du Club des RatĂ©s, et mĂȘme Ă toucher aux premiers Ă©mois amoureux de lâadolescence. Mais ne vous y trompez pas : vous allez trembler !, plaisante-t-elle.
Câest le clown malĂ©fique Grippe-Sou, dĂ©voreur dâenfants et expert en peurs, qui constitue la source dâĂ©pouvante du film. Bill SkarsgĂ„rd, qui incarne lâignoble personnage, raconte : Je connaissais bien le roman et le personnage de Grippe-Sou quand jâĂ©tais plus jeune. Ă mon avis, il a besoin que les enfants croient ce quâils voient et cĂšdent Ă la panique avant de pouvoir les dĂ©vorer parce que la peur imprĂšgne la chair. Pour moi, encore aujourdâhui, câest le concept le plus terrifiant qui soit. Membre du Club des RatĂ©s, lâacteur Jaeden Lieberher remarque : Il sâagit de dĂ©passer ses angoisses, parce que si les enfants nâont pas peur de Grippe-Sou, ils ont une chance de le vaincre. Mais toutes les choses affreuses qui leur arrivent sont terrifiantes.
Jaeden Lieberher joue le rĂŽle de Bill Denbrough, le leader de facto du groupe. Les autres
jeunes acteurs qui incarnent les membres du club sont Finn Wolfhard (Richie Tozier), Sophia Lillis (Beverly Marsh), Jack Dylan Grazer (Eddie Kasprak), Wyatt Oleff (Stanley Uris), Jeremy Ray Taylor (Ben Hanscom), et Chosen Jacobs (Mike Hanlon).
Lors de lâĂ©laboration du projet, auteurs et producteurs â Ă l'instar de Roy Lee et Dan Lin, Ă©taient bien conscients du dĂ©fi gigantesque que reprĂ©sentait lâadaptation dâun roman extrĂȘmement riche long de plus de mille pages. Ils ont donc pris la dĂ©cision de se concentrer sur la premiĂšre partie, durant laquelle les membres du Club des RatĂ©s sont encore enfants, et donc la cible privilĂ©giĂ©e de Grippe-Sou. Cependant, Gary Dauberman souligne que le plus difficile quand on adapte ne serait-ce que la moitiĂ© dâun roman aussi apprĂ©ciĂ© que 'Ăa', câest dâessayer de faire une sĂ©lection parmi les nombreux passages marquants qui nous hantent depuis notre dĂ©couverte du livre. Seth Grahame Smith confie : On Ă©tait tous conscients de la grande responsabilitĂ© qui nous incombait de rester fidĂšles Ă lâesprit du roman parce quâil sâagit dâun livre trĂšs important aux yeux des fans de Stephen King, Ă l'image de toute lâĂ©quipe qui a travaillĂ© dâarrache-pied Ă son adaptation Ă lâĂ©cran. Ăa a Ă©tĂ© un vrai travail d'Ă©quipe, rapporte Gary Dauberman, et Andy sâest montrĂ© particuliĂšrement ouvert aux suggestions. Ce dont on a le plus discutĂ©, câest du fait que les peurs des membres du Club dĂ©terminent leur identitĂ©. Il a beaucoup rĂ©flĂ©chi Ă la façon dont cela explique leurs actions, en sâinspirant dâĂ©lĂ©ments tirĂ©s du roman. Andy avait une idĂ©e trĂšs prĂ©cise de la direction dans laquelle il voulait qu'aille le film, estime David Katzenberg. Il connait bien sĂ»r l'univers de lâhorreur Ă la perfection, poursuit le producteur, qui fait allusion au travail dâAndy Muschietti sur le film Ă succĂšs MAMA. Mais il a aussi parfaitement rĂ©ussi Ă maĂźtriser les diffĂ©rentes tonalitĂ©s et Ă les allier harmonieusement. Ăa a Ă©tĂ© une excellente idĂ©e que de le choisir comme rĂ©alisateur.
Auteurs et producteurs ont convenu de modifier un Ă©lĂ©ment important dans leur adaptation. Bien que la premiĂšre partie du roman de Stephen King se dĂ©roule dans les annĂ©es 1950, lâhistoire a Ă©tĂ© transposĂ©e dans les annĂ©es 1980. Barbara Muschietti explique : Les annĂ©es 50, câest lâenfance de Stephen King, si bien qu'il parlait de sa gĂ©nĂ©ration, et le livre reflĂšte ses propres peurs dâenfant. Stephen dit toujours quâil faut Ă©crire sur ce que lâon connaĂźt. On a donc voulu faire un film sur ce quâon connaissait le mieux, câest-Ă -dire notre enfance dans les annĂ©es 80, en sâinspirant de ce qui nous faisait peur Ă lâĂ©poque.
Andy Muschietti suggĂšre que Les enfants des annĂ©es 1950 avaient des peurs diffĂ©rentes dâaujourdâhui, Ă l'image des monstres emblĂ©matiques du cinĂ©ma de lâĂ©poque, et ce sont eux qui inspiraient les transformations de Grippe-Sou dans lâhistoire d'origine. La rĂ©invention des peurs dans le film est trĂšs profonde et comporte plusieurs niveaux de lecture, et je pense que mĂȘme les fans du livre seront surpris par nos choix. Stephen King remarque : Les auteurs ont pris une direction lĂ©gĂšrement diffĂ©rente du livre, mais lâimportant câest quâils aient conservĂ© lâidĂ©e centrale, câest-Ă -dire que Grippe-Sou sâattaque aux enfants en dĂ©couvrant leur plus grande peur et en en prenant lâapparence. Andy a bien compris cela, et je trouve quâil peut ĂȘtre fier de son travail.
LES RATĂS
Tous ensemble, on peut le battre
Les sept collĂ©giens qui se surnomment eux-mĂȘmes le Club des RatĂ©s sont les protagonistes de ĂA. SĂ©parĂ©ment, ces adolescents ne sont pas franchement armĂ©s pour affronter les tyrans de la cour dâĂ©cole, et encore moins un puissant mĂ©tamorphe. Mais ensemble, ils font preuve dâun courage particulier qui leur vient de leur amitiĂ© et de leur dĂ©termination Ă se protĂ©ger les uns les autres et Ă dĂ©fendre leur ville, en affrontant une terrible menace que personne nâa rĂ©ussi Ă Ă©radiquer depuis des siĂšcles. Le rĂ©alisateur confirme : Les RatĂ©s trouvent leur force dans le groupe, et il est intĂ©ressant de voir que leur dynamique Ă©volue tout au long du film ; ils adoptent tour Ă tour un rĂŽle de leader ou une position de force. Ils ont chacun leur heure de gloire. Câest une belle histoire, oĂč lâon constate que câest dans lâadversitĂ© que lâhumanitĂ©, la confiance et lâamour Ă©mergent.
Stephen King rĂ©vĂšle la raison bien prĂ©cise pour laquelle il a choisi des enfants comme hĂ©ros de son roman. Il y a une pĂ©riode de transition dans la vie dâun enfant, oĂč il est trop grand pour croire encore au PĂšre NoĂ«l ou au LiĂšvre de PĂąques, mais oĂč il se demande quand mĂȘme sâil nây a pas quelque chose qui se cache sous son lit au moment dâĂ©teindre la lumiĂšre. Jâai voulu mettre ces enfants dans une situation oĂč ils sont les seuls capables de voir et donc de combattre la crĂ©ature parce quâils croient encore aux monstres. Et pourtant, malgrĂ© tout, ils sont plus ĂągĂ©s que de trĂšs jeunes enfants qui nâauraient aucune chance : ils sont capables de se dĂ©fendre.
Afin de dĂ©nicher les acteurs susceptibles de camper les membres du Club des RatĂ©s, les producteurs se sont lancĂ©s dans une vaste recherche, et ont auditionnĂ© des centaines de candidats. Andy Muschietti raconte : Le casting a Ă©tĂ© dâune envergure gigantesque, et on a reçu beaucoup de candidats. Mais câest vraiment gĂ©nial de trouver un acteur qui correspond parfaitement au personnage. Câest trĂšs enthousiasmant pour le rĂ©alisateur, parce que câest le choix des acteurs qui est essentiel pour incarner les personnages.
Le casting de ces personnages trĂšs fouillĂ©s ne pouvait pas se faire quâindividuellement : il fallait aussi sâassurer que leur dynamique collective soit crĂ©dible. Rich Delia, notre directeur de casting, a fait un travail fantastique, estime Barbara Muschietti. Il a dĂ©nichĂ© tellement de gamins exceptionnels que le plus dur a Ă©tĂ© dâen Ă©liminer. CâĂ©tait trĂšs amusant de les mettre en groupes pour trouver la combinaison parfaite, et puis quand on a vu comme le courant passait bien entre les enfants quâon avait retenus, on sâest dit quâon avait fait le bon choix.
Seth Grahame-Smith rapporte que les jeunes acteurs ont abordĂ© leur rĂŽle avec un engagement et un talent rare pour leur Ăąge. Ils sont arrivĂ©s trĂšs concentrĂ©s, prĂ©parĂ©s et prĂȘts Ă se mettre au travail. Ils savaient se placer, connaissaient parfaitement leur texte, et donnaient le meilleur dâeux-mĂȘmes. CâĂ©tait gĂ©nial Ă voir.
Jaeden Lieberher campe le timide et bÚgue Bill Denbrough, hanté pour le souvenir de son
petit frĂšre, George, incarnĂ© par le jeune Jackson Robert Scott. Le meurtre abominable du petit garçon que tout le monde surnomme Georgie devient le moteur de lâintrigue et de lâitinĂ©raire de Bill. Jaeden Lieberher raconte que câest cette tragĂ©die qui pousse son personnage Ă agir. Au dĂ©but du film, on voit Ă quel point les deux frĂšres sont proches", dit-il. "Lorsque Georgie disparait, Bill se sent coupable parce que câest lui qui lâa laissĂ© aller jouer dehors sous la pluie avec son bateau en papier le jour de sa disparition. Ă partir de lĂ , sa vie dans la maison familiale devient difficile. Ses parents ne sont pas Ă lâĂ©coute et se montrent distants envers lui depuis la mort de Georgie, si bien quâil ne peut compter que sur ses amis. Il nây a quâĂ eux quâil peut vraiment se confier.
Richie Tozier, le meilleur ami de Bill, est un moulin Ă paroles farceur qui se cache derriĂšre
ses lunettes aux verres en cul de bouteille. Finn Wolfhard, qui lâincarne Ă lâĂ©cran, qualifie Richie de sacrĂ© numĂ©ro passionnĂ© de tĂ©lĂ©vision et de jeux vidĂ©o, comme moi. Il voudrait ĂȘtre le rigolo de la bande, mais il est le seul Ă rire Ă ses blagues. Souvent, il agace les autres qui lâenvoient balader. AprĂšs la disparition de Georgie, les choses prennent un tour plus sĂ©rieux et Richie commence Ă comprendre que quelque chose ne tourne pas rond Ă Derry⊠Quelque chose dont on ne peut pas rire.
Sophia Lillis incarne la seule fille du groupe, Beverly Marsh, qui feint de ne pas se rendre compte de lâeffet quâelle produit sur ses jeunes copains prĂ©-pubĂšres. MalgrĂ© â ou peut-ĂȘtre Ă cause de â sa vie de famille trĂšs difficile, Beverly est lâun des membres les plus forts et les plus courageux du groupe, affirme Sophia Lillis. Elle est trĂšs indĂ©pendante et fait comme si elle ne se prĂ©occupait pas du jugement des autres, mĂȘme si en fait elle a besoin dâamis et qu'elle veut faire partie dâun groupe. Elle cherche Ă nouer des liens avec les autres, mais elle est sur la rĂ©serve et ne veut pas se retrouver avec des gens comme son pĂšre. Du coup, elle prend ses distances⊠jusquâĂ ce quâelle rejoigne le Club des RatĂ©s, bien sĂ»r.
Jack Dylan Grazer joue le rĂŽle dâEddie Kaspbrak, chĂ©tif hypocondriaque qui ne quitte pas
sa banane remplie de mĂ©dicaments, dâinhalateurs contre lâasthme et de toutes sortes de produits dĂ©sinfectants. Eddie est un gamin nĂ©vrosĂ©, reconnaĂźt Jack Dylan Grazer. Il fait une fixation sur les microbes Ă cause de sa mĂšre et ça a mis un frein Ă sa vie sociale. Mais il nâest pas aussi fragile quâon le lui a rĂ©pĂ©tĂ© toute sa vie. Son affrontement avec Grippe-Sou lui rĂ©vĂšle sa vĂ©ritable force.
Câest Wyatt Oleff qui campe Stanley Uris, le plus sceptique des sept enfants. Lâacteur explique : Stan a des tocs. Il ne supporte pas le dĂ©sordre. Ce qui se passe dans sa tĂȘte dans ces moments-lĂ est trop compliquĂ© Ă gĂ©rer. Non seulement il a peur de Grippe-Sou, mais il est presque vexĂ© : il ne peut pas envisager qu'une crĂ©ature pareille existe parce qu'elle nâa tout simplement aucun sens. Ă la veille de son treiziĂšme anniversaire, Stanley est censĂ© prĂ©parer sa Bar-mitsvah.
Mais un rite de passage dâune toute autre nature imposĂ© aux RatĂ©s par Grippe-Sou requiert toute son attention, Ă la grande consternation de son pĂšre, rabbin.
Jeremy Ray Taylor joue le rÎle de Ben Hanscom, qui fait la connaissance des Ratés aprÚs avoir été sauvagement attaqué, non pas par Grippe-Sou mais par une bande de jeunes du coin.
Ben nâest peut-ĂȘtre pas le plus costaud de la bande, mais Jeremy Ray Taylor souligne ses autres qualitĂ©s : Câest le cerveau du groupe, qui passe tout son temps Ă la bibliothĂšque⊠Câest un peu lâintello, quoi, dit-il en souriant. Câest Ben qui dĂ©couvre cette histoire troublante de meurtres et de disparitions Ă Derry, ce qui impressionne les autres. Il nâa jamais eu dâamis et est absolument ravi de faire partie du Club des RatĂ©s. Le dernier Ă rejoindre le club est Mike Hanlon, incarnĂ© par Chosen Jacobs. Mike est un garçon terre Ă terre et sincĂšre, juge lâacteur. Il a grandi au sein dâune famille modeste Ă lâextĂ©rieur de la ville Ă une Ă©poque oĂč les prĂ©jugĂ©s raciaux sont encore enracinĂ©s. Du coup, en tant que Noir, il sâest toujours senti un peu Ă part. Le Club des RatĂ©s a une grande importance Ă ses yeux parce que ses membres sont les seuls amis quâil ait jamais eus.
Les armes les plus puissantes des RatĂ©s dans leur combat contre Grippe-Sou sont la solidaritĂ© et lâamour. Barbara Muschietti tĂ©moigne : Leur seul moyen de survie est de rester solidaires et de combattre leurs dĂ©mons intĂ©rieurs comme extĂ©rieurs.
Les acteurs ont sincĂšrement adhĂ©rĂ© Ă ce principe, si bien que les affinitĂ©s entre les RatĂ©s se sont transformĂ©es en vĂ©ritables liens dâamitiĂ© entre les acteurs. Avant mĂȘme le dĂ©but du tournage, auteur et producteurs ont mis en place une sorte de camp dâentraĂźnement. Seth Grahame-Smith sâest rendu compte que les jeunes acteurs nâĂ©taient mĂȘme pas nĂ©s au moment oĂč se dĂ©roule lâhistoire, et a donc Ă©laborĂ© une forme de guide des annĂ©es 80 Ă leur attention. Je leur ai fait une petite brochure avec les films, la musique, les jeux-vidĂ©o, la mode vestimentaire et les autres caractĂ©ristiques de lâĂ©poque. Jây ai mĂȘme fait figurer quelques infos sur la façon dont on parlait, et des illustrations, comme par exemple une image dâun tĂ©lĂ©phone de lâĂ©poque. Ăa a Ă©tĂ© ma modeste contribution au 'camp dâentraĂźnement'.
Ce temps passĂ© ensemble devait permettre aux acteurs de tisser des liens. Mais mĂȘme la
production s'est montrĂ©e surprise par la solide amitiĂ© des enfants en dehors du plateau. Ils sontdevenus insĂ©parables, ont organisĂ© des soirĂ©es pyjama et des projections de films, Ă©laborĂ© un sacrĂ© nombre de farces, sans oublier les karaokĂ©s auxquels le reste de lâĂ©quipe a souvent pris part.
Ils sont devenus les meilleurs amis du monde, rapporte Seth Grahame-Smith, et je pense que ça tĂ©moigne du fait quâAndy a repĂ©rĂ© chez eux quelque chose dâexceptionnel durant le casting. CâĂ©tait un peu comme voir se dĂ©rouler juste sous nos yeux lâĂ©tĂ© le plus marquant de leur enfance, aussi bien sur le tournage qu'en dehors. Andy Muschietti confirme : Ils ont créé des liens sincĂšres ; câĂ©tait trĂšs profond, et peu importe ce qui se passera Ă lâavenir, ça a Ă©tĂ© un moment Ă part pour eux et je pense quâils ne lâoublieront jamais. Je leur suis trĂšs reconnaissant, ils ont Ă©tĂ© absolument Ă©patants.
Si Grippe-Sou est sans doute le plus grand danger que courent les enfants de Derry, il nâest pas le seul. La bande Ă Bowers, un groupe de voyous cruels menĂ© par Henry Bowers, est toujours Ă lâaffĂ»t d'une victime Ă persĂ©cuter, et sâen prend tout particuliĂšrement aux plus faibles et aux plus vulnĂ©rables des enfants. Lâacteur australien Nicholas Hamilton, qui joue le rĂŽle de Henry, qualifie son personnage de petit con psychopathe. Câest plus quâune brute, il est sincĂšrement mĂ©chant. Il est accompagnĂ© de ses acolytes tout aussi impitoyables : Patrick Hockstetter, incarnĂ© par Owen Teague, Victor Criss jouĂ© par Logan Thompson, et Belch Huggins, campĂ© par Jake Sim.
MalgrĂ© les terribles dangers auxquels sont confrontĂ©s leurs enfants, les adultes de Derry semblent ne pas vouloir, ou ne pas pouvoir, les aider. Ils ferment les yeux sur les exactions des voyous et ne se rendent absolument pas compte quâun monstre hante leur ville depuis sa fondation. Leur totale indiffĂ©rence, mĂȘme lorsquâils sont tĂ©moins dâun acte de violence, est un rappel glaçant de lâemprise mentale de Grippe-Sou sur la ville entiĂšre. Seth Grahame Smith souligne que cela se voit Ă la façon dont les adultes, qui devraient rĂ©agir bien plus vite, semblent presque disparaĂźtre, et laisser ces Ă©vĂ©nements atroces se produire sans rien faire. Une affiche dâenfant disparu en remplace une autre sans que personne nây fasse quoi que ce soit. Les enfants finissent par arriver Ă la conclusion quâaucun adulte, pas mĂȘme leurs parents, ne va les aider. Il va falloir quâils sâoccupent du problĂšme eux-mĂȘmes. Et câest lâune des choses les plus terrifiantes qui soit pour un enfant.
GRIPPE-SOU
C'est un vrai festin pour Grippe-Sou. De la terreur Ă l'Ă©tat purâŠ
La production était consciente que le choix de l'interprÚte de Grippe-Sou allait avoir une incidence non négligeable sur chaque aspect du film. Au bout de longues recherches, Bill SkarsgÄrd a décroché le rÎle. "Ce qui nous a plu chez Bill", explique Barbara Muschietti, "c'est qu'il avait une vision instinctive de Grippe-Sou correspondant à celle d'Andy".
Le rĂ©alisateur confirme : "DĂšs son audition, j'ai Ă©tĂ© fascinĂ© par le jeu de Bill et, Ă partir de lĂ , j'ai dĂ©couvert de nouvelles qualitĂ©s chez lui tous les jours. Il a non seulement insufflĂ© du mystĂšre au personnage, mais il a eu le cran d'explorer la dimension outrageusement théùtrale de Grippe Sou. Il avait une forme de folie dans le regard, et sa gestuelle Ă©tait totalement troublante. Les exigences physiques du rĂŽle Ă©taient, pour certaines, Ă©prouvantes, mais je dois reconnaĂźtre que Bill dĂ©bordait constamment d'Ă©nergie".Â
De son cÎté, SkarsgÄrd indique qu'il comptait sur les conseils de Muschietti et qu'ilappréciait la confiance dont lui témoignait le réalisateur. "Andy me faisait confiance et je lui faisais confiance. Je savais que j'étais entre de bonnes mains, si bien que je pouvais me lùcher et qu'il était sensible à ma démarche. Nous avons fait du trÚs bon travail d'équipe tous les deux".
Grahame-Smith note : "On ne pourra jamais souligner suffisamment Ă quel point Bill a
enrichi le personnage du point de vue de son physique, de son attitude et de ses expressions".
D'ailleurs, l'une des expressions que l'acteur a su adopter pour le rÎle a désarçonné le réalisateur. Muschietti raconte : "J'avais envisagé le strabisme divergent de Grippe-Sou trÚs tÎt : je voulais qu'il ait cette allure de fou lorsque l'un de ses yeux est dévié vers l'extérieur.
C'est le contraire du strabisme convergent. J'en ai parlĂ© Ă Bill en lui expliquant que cela pouvait ĂȘtre l'une des caractĂ©ristiques du personnage et en me disant qu'on rĂ©glerait cette question en postproduction. Mais il m'a rĂ©pondu qu'il pouvait y arriver lui-mĂȘme et il y est parvenu en effet !
Ăa m'a foutu les jetons ! On le voit dans le film et c'est terrifiant. En revanche, Bill n'a pas pu changer la couleur de ses yeux bleus en jaune. On l'a donc rĂ©alisĂ© en postproduction. Mais c'est Ă lui seul qu'on doit le coup du strabisme divergent".
Ătant donnĂ© l'appĂ©tence de Grippe-Sou pour les enfants, Muschietti a imaginĂ© un visage poupin pour le personnage, Ă l'instar de ses grands yeux, de son nez en trompette, de ses cheveux tout fins et de ses pommettes saillantes. "Je me disais qu'en l'affublant de ces traits enfantins, on le rendrait plus dĂ©rangeant encore en raison du contraste entre son air doux et innocent et sa propension Ă commettre des actes atroces", relate le rĂ©alisateur.
Les maquilleurs effets spĂ©ciaux Alec Gillis et Tom Woodruff ont conçu et mis au point un crĂąne hypertrophiĂ© ressemblant, selon Gillis, Ă "un gigantesque melon fissurĂ©. En gĂ©nĂ©ral, on conçoit nos effets de A Ă Z, mais Andy m'a envoyĂ© un graphique trĂšs Ă©vocateur, en stipulant bien qu'il fallait que l'allure du personnage soit proche d'un enfant. Ăa m'a vraiment inspirĂ©".Â
Le visage de Grippe-Sou comporte enfin des dents acérées dégoulinant de bave.
Pour son costume, la chef-costumiÚre Janie Bryant a apporté des touches médiévales, Renaissance et élisabéthaines à sa tenue de clown afin de rappeler que Grippe-Sou s'acharne sur Derry depuis des siÚcles. Elle a également ajouté des plis, précisant que "ces plis complexes ajoutent encore à la dimension organique et reptilienne du costume de Grippe-Sou".
Outre ses traits physiques, SkarsgÄrd s'est attaché à mettre au point la voix et le rire hystérique caractéristiques du personnage. Pour la voix, il a adopté ce qu'il appelle une "sorte de crépitement aigu".
Une fois la crĂ©ation du personnage mythique achevĂ©e, la production a pris soin de soustraire leur Grippe-Sou du regard des sept acteurs composant le Club des RatĂ©s â du moins dans un premier temps â afin de ne pas perdre la fraĂźcheur de leur rĂ©action initiale. Katzenberg indique : "On a empĂȘchĂ© les jeunes de voir Grippe-Sou avant qu'ils ne se retrouvent sur le plateau avec lui. Je trouve que cette dĂ©cision n'a fait qu'enrichir leur dĂ©couverte de Grippe-Sou et intensifier la terreur qu'il leur inspire".
Muschietti a largement rĂ©flĂ©chi Ă la maniĂšre d'introduire Grippe-Sou Ă l'Ă©cran : "C'est un moment emblĂ©matique dans le livre que beaucoup de lecteurs attendront de retrouver dans le film avec impatience", reconnaĂźt le rĂ©alisateur. "La scĂšne est fascinante : la premiĂšre apparition de Grippe-Sou est dĂ©routante et charismatique, mais dans le mĂȘme temps, on constate que quelque chose ne tourne pas rond chez lui. Pour autant, il est entourĂ© d'une sorte d'aura
surnaturelle tout Ă fait troublante".
Barbara Muschietti était particuliÚrement sensible à ce sentiment de trouble. "Bien entendu, la premiÚre fois qu'on découvre Grippe-Sou est un moment trÚs important et, en ce qui me concerne, il s'agit d'une scÚne qui n'a cessé de me hanter. Depuis que j'ai lu le livre, j'ai beaucoup de mal à regarder un collecteur d'eaux de pluie sans m'imaginer que Grippe-Sou rÎde dans les environs", dit-elle en souriant. "On voulait faire en sorte de graver une image dans la mémoire du spectateur à tout jamais".
LA CONCEPTION DE DERRYÂ
Tous les phĂ©nomĂšnes catastrophiques qui se produisent dans cette ville sont le fait d'une seule et mĂȘme crĂ©ature. Une crĂ©ature malĂ©fique.
Dans l'esprit de Stephen King, Derry s'inspire de Bangor, situĂ©e dans l'Ătat du Maine oĂč
vit l'auteur. Pour s'imprégner des lieux, Muschietti s'est rendu à Bangor, mais il était impossible d'y tourner pour des raisons logistiques. La production a donc choisi de franchir la frontiÚre et de reconstituer Derry dans la ville de Port Hope, dans l'Ontario, au Canada.
Le fait que plusieurs scÚnes terrifiantes se déroulent en plein jour posait au chef opérateur Chung-Hoon Chung un problÚme constant d'éclairage, puisqu'il fallait susciter un sentiment de terreur diffus dans une cette charmante petite ville ensoleillée.
Une forĂȘt voisine de Port Hope a campĂ© le champ en friche Ă l'extĂ©rieur de Derry, surnommĂ©e "la lande". "Cela correspondait presque exactement Ă la description de la Lande dans le livre", s'enthousiasme le rĂ©alisateur.
Plusieurs sites majeurs de l'intrigue ont été dénichés ou construits dans d'autres coins de
l'Ontario, comme l'inquiĂ©tante maison situĂ©e Ă une adresse bien connue des lecteurs du roman : 29 Neibolt Street. Cette demeure Ă l'abandon depuis longtemps et en piteux Ă©tat alliait en rĂ©alitĂ© deux structures : l'une, extĂ©rieure, a Ă©tĂ© construite ex nihilo, et l'autre, intĂ©rieure, a Ă©tĂ© tournĂ©e dans une propriĂ©tĂ© repĂ©rĂ©e dans une rue Ă point nommĂ©e â "Bleak Street" [la "rue
lugubre", NdT].
Le chef-dĂ©corateur Claude ParĂ© confie : "Avec l'autorisation du propriĂ©taire, nous avons pu transformer la maison selon nos besoins, en la ramenant Ă son Ă©tat initial et en en mettant en valeur les charmants dĂ©tails victoriens qu'on a ensuite rehaussĂ©s. Ensuite, on a amĂ©nagĂ© les lieux, en ajoutant du plĂątre se dĂ©tachant des murs, des feuilles mortes s'insinuant Ă travers les fenĂȘtres brisĂ©es et de la poussiĂšre partout. On a recouvert les autres fenĂȘtres de journaux de l'Ă©poque victorienne qu'on a mis au point et imprimĂ©s recto-verso, en sachant que la lumiĂšre viendrait Ă©clairer le cĂŽtĂ© extĂ©rieur du journal".
Pour construire la façade extérieure, Paré se souvient : "Nous avons vieilli le bois neuf de la charpente, nous l'avons brûlé et lavé à haute pression pour lui donner un aspect gris argenté et délabré, et nous l'avons peint en gris argenté en intégrant des marques sombres laissées par des volets disparus depuis longtemps".
Le chef-dĂ©corateur Ă©tait conscient qu'il Ă©tait essentiel d'harmoniser l'intĂ©rieur et l'extĂ©rieur de la maison et a ainsi insĂ©rĂ© quelques dĂ©tails subtils pour souligner ce sentiment de cohĂ©rence visuelle. "Nous avons ajoutĂ© du lierre qui va de la porte d'entrĂ©e aux fenĂȘtres et, du coup, Ă l'intĂ©rieur de la maison, j'ai utilisĂ© la mĂȘme plante grimpante des fenĂȘtres au plafond, y compris dans le salon".
La production a également occupé trois imposants plateaux aux studios de Pinewood à Toronto. Sur l'un d'entre eux, l'équipe de Paré a construit une énorme cuve qui sert de repaire souterrain à Grippe-Sou : il s'agit d'un mélange grotesque de jouets et de tissus, imprégné d'une atmosphÚre macabre et morbide. La piÚce maßtresse à la fois terrifiante et fascinante est une pile gigantesque de jouets, dont plusieurs ont des centaines d'années. Tous ces jouets appartenaient aux victimes de Grippe-Sou. Paré s'explique : "La base de la pile est noire et en putréfaction car elle est composée de jouets qui sont là depuis des siÚcles. Plus on se rapproche du sommet, plus les jouets sont récents".
En outre, les plateaux ont accueilli le labyrinthe de tunnels et d'Ă©gouts sinueux oĂč s'aventurent courageusement les RatĂ©s. ParĂ© et son Ă©quipe ont fait en sorte de mettre au point des matĂ©riaux donnant l'impression qu'ils ont Ă©tĂ© construits il y a trĂšs longtemps.
Le collecteur d'eaux pluviales oĂč Grippe-Sou apparaĂźt pour la premiĂšre fois a Ă©tĂ© tournĂ©
Ă deux endroits. D'abord dans un dĂ©cor naturel oĂč l'on voit Georgie dans son impermĂ©able jaune suivre son bateau de papier qui sillonne une rue de Derry inondĂ©e par la pluie. Ensuite, la conversation entre le petit garçon et le clown, comme son dĂ©nouement fracassant, ont Ă©tĂ© tournĂ©s ultĂ©rieurement en studio : une plateforme surĂ©levĂ©e d'oĂč Grippe-Sou observe Georgie a Ă©tĂ© utilisĂ©e.
D'autres décors ont été construits sur le plateau, à l'instar d'une salle de bain miteuse
d'un appartement vĂ©tuste, oĂč Beverly est aspergĂ©e par un geyser de sang jaillissant du lavabo, ou encore un sous-sol inondĂ© oĂč Grippe-Sou surgit soudain d'une eau trouble. C'est lĂ qu'il prononce ses paroles entĂȘtantes â "Toi aussi, tu flotterasâŠ"â qui sont Ă la fois une rĂ©vĂ©lation accablante et une sourde menace.
S'il y a bien une image évocatrice de Grippe-Sou qui a traversé les générations, c'est celle
du ballon rouge. "On ne pouvait pas envisager de tourner ĂA sans la prĂ©sence des ballons",
indique Andy Muschietti. "La premiĂšre fois qu'on voit Grippe-Sou avec ses ballons, on remarque, si on y prĂȘte bien attention, qu'ils ont une forme Ă©trange car ils ne sont pas rĂ©els. C'est lui qui leur donne forme. C'est un mĂ©tamorphe, capable de changer de forme Ă volontĂ©, et les ballons ne sont qu'un prolongement de son corps. C'est donc Ă la fois surrĂ©aliste et dĂ©concertant de voir un objet si banal adopter une forme aussi Ă©trange".
VOUS AVEZ ENTENDU ĂA ?
Si jamais ça revient, on reviendra aussiâŠ
La musique et les effets sonores ont Ă©tĂ© dĂ©terminants pour dĂ©finir la palette Ă©motionnelle, l'atmosphĂšre, et bien sĂ»r, la tension. En Ă©troite collaboration avec Andy Muschietti, les mixeurs rĂ©enregistrement Chris Jenkins et Michael Keller, le monteur son Victor Ray Ennis et le sound designer Paul Hackner ont mis au point un climat sonore envoĂ»tant, qui plonge les spectateurs dans lâhorreur qui frappe Derry.
Paradoxalement, le silence a Ă©tĂ© un leitmotiv pour lâĂ©quipe sonore. Keller explique : âIl y
a beaucoup de scĂšnes dans IT oĂč tout est silencieux et oĂč tout dâun coup, un phĂ©nomĂšne effrayant et totalement inattendu se produit. Notre mission consistait Ă tempĂ©rer le son pour que ces scĂšnes terrifiantes ne sâentrechoquent pasâ.
De mĂȘme, des dispositifs subtils mais non moins puissants ont créé des effets dâatmosphĂšre tout au long du film. Par exemple, des bruits dâambiance glauques pĂ©nĂštrent la maison de Neibolt Street, et tous les tunnels et canalisations dâĂ©gouts de Derry ont leur propre âsaveurâ auditive, comme le rappelle Keller. âPour un petit tunnel, on choisissait plutĂŽt un son mono, mais dĂšs que lâon arrive dans lâĂ©norme cuve de Grippe-Sou, il y a beaucoup dâeffets de rĂ©verbĂ©ration et de son multicanalâ, dĂ©taille-t-il.
LâĂ©quipe sonore a Ă©galement pu moduler le rire que SkarsgĂ„rd a mis au point pour son
personnage, ponctuant le film des nombreux ricanements du clown afin de créer des basses fréquences et, dans certains cas, des vocalisations subliminales qui deviennent méconnaissables.
La musique, composĂ©e par Benjamin Wallfisch, a constituĂ© la touche finale de ĂA.
Wallfisch a tentĂ© d'Ă©voquer lâĂ©poque du film, et a donc composĂ© une partition ancrĂ©e dans la tradition symphonique des films dâaventure emblĂ©matiques des annĂ©es 1980. Cependant, il savait que la partition devait exprimer un climat tout Ă fait singulier. âCrĂ©er une bande-son originale pour raconter lâhistoire dâune crĂ©ature terriblement malĂ©fique et changeant sans cesse d'apparence âune entitĂ© qui ne peut ĂȘtre vaincue que lorsque plusieurs individus s'Ă©paulent mutuellement pour ne faire plus quâunâ nĂ©cessitait des thĂšmes mĂ©tamorphiques, passant dâun extrĂȘme Ă un autre, dâune audace musicale Ă un moment de calme absolu et surtout, un langage musical constamment traversĂ© par la profonde vĂ©ritĂ© Ă©motionnelle qui habite le filmâ, explique t-il.
Sâil y a des thĂšmes bien particuliers pour Grippe-Sou, les RatĂ©s, Georgie ou encore la ville
de Derry, Wallfisch voulait quâil y ait une rĂ©elle synergie entre tous ces Ă©lĂ©ments, âpour exprimer l'emprise de Grippe-Sou sur cet universâ, explique-t-il.
Dans un registre trĂšs singulier, le thĂšme de Grippe-Sou est en fait une comptine pour enfants datĂ©e du XVIIe siĂšcle, âOranges et Citronsâ, dont certains historiens affirment quâelle Ă©voque un sacrifice infantile. âLa derniĂšre parole de la chanson, que lâon utilise Ă un moment du film dit : âVoici une bougie pour Ă©clairer ton lit / Et voilĂ le bourreau pour te couper la tĂȘte !ââ remarque Wallfisch. âIl sâagit dâune chanson qui a lâair amusante et inoffensive en apparence, mais avec une facette trĂšs sombre et malĂ©fique, un peu comme le personnage. On lâutilise dĂšs que Grippe-Sou attaque ou envisage dâattaquer ses victimesâ.
Muschietti remarque que la musique de Wallfisch est également la bande-son parfaite
pour âla magie et le mystĂšre qui accompagnent l'extraordinaire Ă©tĂ© des RatĂ©sâ.
Stephen King souligne : âLes films dâhorreur ont un impact vraiment puissant. Les gens
aiment avoir peur au cinĂ©ma parce que câest un environnement sĂ©curisĂ© oĂč on peut goĂ»ter Ă des Ă©motions dont vous ne peut faire lâexpĂ©rience dans la vraie vie ĂA. Va bien au-delĂ : ce film nous offre la possibilitĂ©, en tant quâadultes, de revivre les Ă©motions intenses que nous ressentions enfants. Câest lâune des raisons pour lesquelles je crois que le film fonctionne aussi bienâ. Â
Muschietti conclut : âJe veux que ĂA soit terrifiant, mais trĂšs touchant aussi. Câest un film dâhorreur, mais câest aussi un film qui parle dâamitiĂ©, dâamour, et de la force que donne la confiance en l'autre. Notre Ă©quipe a souhaitĂ© transporter le spectateur dans un pĂ©riple Ă©motionnel⊠qui nâen reste pas moins effrayant !â
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