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ÇA

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Épouvante-horreur/Drame/Thriller/Respectueux de l'histoire et des personnages, soignĂ©, des moments d'Ă©pouvante intenses, trĂšs sympa !

Réalisé par Andy Muschietti
Avec Bill SkarsgÄrd, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, Jack Dylan Grazer, Sophia Lillis, Jeremy Ray Taylor, Wyatt Oleff, Chosen Jacobs...

Long-métrage Américain
Titre original : It 
Durée : 02h15mn
Année de production : 2017
Distributeur : Warner Bros. France 

Date de sortie sur les écrans américains : 8 septembre 2017
Date de sortie sur nos écrans : 20 septembre 2017


RĂ©sumĂ© : À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal Ă  s'intĂ©grer se sont regroupĂ©s au sein du "Club des RatĂ©s". RejetĂ©s par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l'Ă©cole. Ils ont aussi en commun d'avoir Ă©prouvĂ© leur plus grande terreur face Ă  un terrible prĂ©dateur mĂ©tamorphe qu'ils appellent "Ça"
 
Car depuis toujours, Derry est en proie Ă  une crĂ©ature qui Ă©merge des Ă©gouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien dĂ©cidĂ©s Ă  rester soudĂ©s, les RatĂ©s tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencĂ© un jour de pluie lorsqu'un petit garçon poursuivant son bateau en papier s'est retrouvĂ© face-Ă -face avec le Clown Grippe-Sou 
 
  
Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensĂ© : j'ai eu la chance de dĂ©couvrir ÇA en avant-premiĂšre hier dans le cadre du Festival du Film AmĂ©ricain de Deauville. Afin de nous prĂ©parer Ă  l'atmosphĂšre particuliĂšre de ce long-mĂ©trage, quelques ballons flottaient dans les couloirs du Centre International.




ÇA s'inspire, fort bien, du roman Ă©ponyme de Stephen King, il en respecte l'esprit et l'intrigue. DĂšs la scĂšne d'ouverture, le rĂ©alisateur, Andy Muschietti, soigne la forme de son long-mĂ©trage. Il gĂšre la dualitĂ© de son histoire : les sentiments adolescents et les cauchemars Ă©veillĂ©s, en nous entraĂźnant d'un genre Ă  l'autre tout en conservant un style cohĂ©rent. On reste ainsi accrochĂ© au dĂ©roulement des Ă©vĂ©nements du dĂ©but Ă  la fin. Il y a un peu de romance, une bonne dose d'amitiĂ©, une once de tristesse et de l'horreur - de celle qui vous colle des frissons dĂ©licieux dans le dos. La musique accompagne parfaitement ces moments terrifiants pour rendre leur impact encore plus marquant. 

Alors qu'on pense partir sur un film pour ados, on se rend rapidement compte qu'en fait, il s'adresse plutÎt aux grands. Mais on fait appel ici à notre ùme d'enfants et à notre expérience du passage à l'ùge adulte. 

L'histoire se déploie autour de nombreux lieux. Et pourtant, l'impression de petite ville propre à Derry est bien présente. Cette ville gentillette et bien tranquille à l'Histoire quelque peu surprenante est d'ailleurs l'un des personnages du film. L'atmosphÚre des années 80 y est parfaitement retranscrite. 

Les ambiances passent du léger à l'angoisse facilement et intensément. Les effets spéciaux sont réussis. Ils s'intÚgrent idéalement à l'intrigue. Les ados forment un groupe de ratés attachant. Les jeunes acteurs, excellents, trouvent chacun voix au chapitre et chaque personnage apporte son petit plus à l'histoire. 








Entre doutes et douleurs personnelles, c'est ensemble qu'ils trouvent le courage d’affronter Ça. Ce dernier prend l'aspect du clown Grippe-Sou dont l'humour morbide hante les habitants de Derry. Bill SkarsgĂ„rd est mĂ©connaissable et hautement inquiĂ©tant dans ce rĂŽle. 



ÇA est une ouverture sur un monde effrayant, celui de la peur qui vous ronge jusqu'au sang. Il impose son style dĂ©concertant, mais efficace. C'est un film d'horreur trĂšs soignĂ© qui s'adresse au plus grand nombre (des adultes), car il sait habilement allĂ©ger les tensions pour ne pas ĂȘtre indigeste. Je n'irais pas jusqu'Ă  dire qu'on flotte en le regardant, mais presque... Vivement la suite qui est dĂ©jĂ  prĂ©vue pour 2019 !

© 2017 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. AND RATPAC-DUNE ENTERTAINMENT LLC.  ALL RIGHTS RESERVED

NOTES DE PRODUCTION
(Á ne lire qu'aprÚs avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

ÇA – Extrait du livre de Stephen King Extrait 3

Il courait donc Ă  la poursuite de son bateau, du cĂŽtĂ© gauche de Witcham Street, aussi vite qu’il le pouvait ; mais le bateau prenait de l’avance, car l’eau dĂ©valait plus vite encore. Son grondement allait s’amplifiant, et il s’aperçut qu’à une cinquantaine de mĂštres en contrebas, elle quittait le caniveau pour cascader dans un conduit d’urgence que l’on n’avait pas encore refermĂ©.

Il formait un grand demi-cercle obscur sur le bord du trottoir, et, alors que George regardait dans cette direction, une branche dĂ©pouillĂ©e Ă  l’écorce noire et luisante comme une peau de phoque s’engouffra dans sa gueule.

Elle y resta accrochĂ©e un instant avant d’y disparaĂźtre. C’était lĂ  que se dirigeait son bateau. « Oh, merde et merdouille ! » s’écria-t-il, consternĂ©.

Il accĂ©lĂ©ra le pas, et crut pendant quelques secondes pouvoir rattraper le bateau. Mais l’un de ses pieds glissa sur quelque chose, et il alla s’étaler, s’écorchant le genou, avec un cri de douleur. De ce nouvel angle au ras du sol, il vit l’embarcation tourner deux fois sur elle-mĂȘme, momentanĂ©ment prisonniĂšre d’un tourbillon, puis disparaĂźtre.

« Merde et merdouille ! » cria-t-il de nouveau, frappant la chaussĂ©e du poing. Il se fit mal et les larmes lui vinrent aux yeux. Quelle stupide façon de perdre le bateau ! Il se releva et s’approcha de la bouche d’égout. Il mit son bon genou Ă  terre et regarda Ă  l’intĂ©rieur.
L’eau faisait un grondement creux en s’enfonçant dans les tĂ©nĂšbres, un bruit de maison hantĂ©e qui lui rappelait...

Un cri Ă©tranglĂ© sortit de sa gorge et il sursauta. Deux yeux jaunes le regardaient de lĂ -dedans, des yeux comme ceux qu’il avait imaginĂ©s le guettant dans la cave, sans jamais les voir. C’est un animal, pensa-t-il de maniĂšre incohĂ©rente, c’est tout ce que c’est, un animal, tout bĂȘtement un chat qui a Ă©tĂ© emportĂ© lĂ -dedans...

Il Ă©tait cependant prĂȘt Ă  s’enfuir en courant — il allait s’enfuir en courant dans deux secondes, quand ses mĂ©canismes mentaux auraient digĂ©rĂ© le choc produit par ces deux yeux jaunes et luisants. Il sentait la surface rugueuse du macadam sous ses doigts, ainsi que l’eau froide qui les contournait. Il se vit se relever et battre en retraite, et c’est Ă  cet instant qu’une voix — une voix agrĂ©able, au ton raisonnable — lui parla depuis la bouche d’égout.

« Salut, Georgie ! » fit-elle. George se pencha et regarda de nouveau. Il n’en croyait pas ses yeux ; c’était comme dans un conte de fĂ©es, ou comme dans ces films oĂč les animaux parlent et dansent. Il aurait eu dix ans de plus, il serait restĂ© incrĂ©dule : mais il avait six ans, et non seize. Un clown se tenait dans l’égout. L’éclairage n’y Ă©tait pas fameux, mais nĂ©anmoins suffisant pour que George Denbrough n’ait aucun doute sur ce qu’il voyait. Un clown, comme au cirque, ou Ă  la tĂ©lĂ©. Un mĂ©lange de Bozo et Clarabelle, celui (ou celle, George n’était pas trĂšs sĂ»r) qui parlait Ă  coups de trompe dans les Ă©missions du dimanche matin.

Le visage du clown Ă©tait tout blanc ; il avait deux touffes marrantes de cheveux rouges de chaque cĂŽtĂ© de son crĂąne chauve et un Ă©norme sourire clownesque peint par-dessus sa propre bouche. Il tenait d’une main un assortiment complet de ballons de toutes les couleurs, comme une corne d’abondance pleine de fruits mĂ»rs. Et dans son autre main, se trouvait le bateau en papier journal de George. « Tu veux ton bateau, Georgie ? » fit le clown avec un sourire. George lui sourit Ă  son tour ; il ne put s’en empĂȘcher. C’était le genre de sourire auquel on ne pouvait faire autrement que de rĂ©pondre. « Oui, bien sĂ»r, je le veux.

— “Bien sĂ»r, je le veux !” fit le clown en riant. VoilĂ  qui est bien dit, trĂšs bien dit ! Que penserais-tu d’un ballon ?
— Eh bien... oui ! » Il tendit une main hĂ©sitante, puis se reprit. « Je ne dois pas prendre les choses que me donnent des Ă©trangers. C’est ce que Papa m’a dit.
— Ton papa a parfaitement raison, admit le clown du fond de son Ă©gout, toujours souriant. (Comment ai-je pu croire, se demandait George, qu’il avait les yeux jaunes? Ils Ă©taient d’un bleu brillant et pĂ©tillant, comme ceux de sa mĂšre ou de Bill.) Parfaitement raison. C’est pourquoi je vais me prĂ©senter. Georgie, je m’appelle Mr. Bob Gray, aussi connu sous le nom de Grippe-Sou le Clown cabriolant. Grippe-Sou, je te prĂ©sente George Denbrough. George, je te prĂ©sente Grippe-Sou. Eh bien, voilĂ , nous ne sommes plus des Ă©trangers l’un pour l’autre. Pas vrai ? » George pouffa. « C’est vrai. » Il tendit de nouveau la main, et de nouveau la retira. « Comment t’es descendu lĂ -dedans? — La tempĂȘte nous a balayĂ©s, moi et tout le cirque, rĂ©pondit Grippe-Sou. Ne sens-tu pas l’odeur de cirque, Georgie ? »

Georgie se pencha. Ça sentait les cacahuĂštes, les cacahuĂštes grillĂ©es ! Et le vinaigre, ce vinaigre blanc que l’on verse sur les frites d’une bouteille avec un petit trou ! Ça sentait aussi la barbe Ă  papa et les beignets frits, tandis que montait, encore lĂ©ger mais prenant Ă  la gorge, l’odeur des dĂ©jections de bĂȘtes fauves. Sans oublier celle de la sciure. Et cependant... Et cependant, en dessous, flottaient les senteurs de l’inondation, des feuilles en dĂ©composition et de tout ce qui grouillait dans l’ombre de l’égout. Odeur d’humiditĂ© et de pourriture. L’odeur de la cave. Mais les odeurs du cirque Ă©taient plus fortes.

« Tu parles, si je les sens ! s’exclama-t-il.— Tu veux ton bateau, Georgie ? demanda Grippe-Sou. Tu n’as pas l’air d’y tenir tant que ça », ajouta-t-il en le soulevant avec un sourire. Il Ă©tait vĂȘtu d’un ample vĂȘtement de soie fermĂ© d’énormes boutons orange; une cravate d’un bleu Ă©lectrique Ă©clatant pendait Ă  son cou, et il avait de gros gants blancs comme ceux que portent toujours Mickey et Donald. « Si, j’y tiens, dit George, toujours penchĂ© sur l’égout. — Veux-tu aussi un ballon ? J’en ai des rouges, des verts, des bleus, des jaunes... — Est-ce qu’ils flottent ? — S’ils flottent ? » Le sourire du clown s’élargit. « Et comment! J’ai aussi de la barbe Ă  papa... » George tendit la main. Le clown la lui prit.

Et George vit changer le visage de Grippe-Sou. Ce qu’il dĂ©couvrit Ă©tait si Ă©pouvantable qu’à cĂŽtĂ©, ses pires fantasmes sur la chose dans la cave n’étaient que des fĂ©eries. D’un seul coup de patte griffue, sa raison avait Ă©tĂ© dĂ©truite. « Ils flottent... », chantonna la chose dans l’égout d’une voix qui se brisa en un rire retenu.

Elle maintenait George d’une prise Ă©paisse de pieuvre ; puis elle l’entraĂźna dans l’effroyable obscuritĂ© oĂč grondaient et rugissaient les eaux, emportant leur chargement de dĂ©bris vers la mer. George dĂ©tourna tant qu’il put la tĂȘte des ultimes tĂ©nĂšbres et se mit Ă  hurler dans la pluie, Ă  hurler inconsciemment au ciel blanc d’automne qui faisait ce jour-lĂ  comme un couvercle au-dessus de Derry. Des cris suraigus, perçants, qui tout au long de Witcham Street prĂ©cipitĂšrent les gens Ă  leur fenĂȘtre ou sous leur porche. « Ils flottent, gronda la voix, ils flottent, Georgie, et quand tu seras en bas avec moi, tu flotteras aussi... » L’épaule de George vint buter contre le rebord en ciment du trottoir, et Dave Gardener, restĂ© chez lui Ă  cause de l’inondation au lieu d’aller travailler comme d’habitude au Shoeboat, ne vit qu’un petit garçon en cirĂ© jaune qui hurlait et se tordait dans le caniveau, tandis que de l’eau boueuse et Ă©cumante transformait ses cris en gargouillis.

« Tout flotte, en bas », murmura la voix pourrie et ricanante ; puis il y eut soudain un bruit affreux d’arrachement, une explosion d’angoisse, et George Denbrough perdit connaissance. Dave Gardener fut le premier sur place ; il arriva Ă  peine quarante-cinq secondes aprĂšs le premier cri, mais George Ă©tait dĂ©jĂ  mort.
L’homme le saisit par le cirĂ©, le tira dans la rue... et commença lui-mĂȘme Ă  crier quand le corps de l’enfant se retourna entre ses mains. Le cĂŽtĂ© gauche du cirĂ© Ă©tait maintenant d’un rouge Ă©clatant. Du sang coulait dans l’égout depuis le trou dĂ©chiquetĂ© oĂč se trouvait autrefois le bras gauche; des os emmĂȘlĂ©s, horriblement brillants, dĂ©passaient du vĂȘtement dĂ©chirĂ©. Les yeux de l’enfant Ă©taient grands ouverts sur le ciel blanc, et tandis que Dave se dirigeait d’un pas incertain vers ceux qui arrivaient, courant en dĂ©sordre dans la rue, ils commencĂšrent Ă  se remplir de pluie.

Extrait de Ça (Tome 1) publiĂ© aux Ă©ditions Le Livre de Poche.
© Stephen King, 1986.
© Éditions Albin Michel S.A., 1988, pour la traduction française.

NOTES DE PRODUCTION

De quoi avez-vous peur ?

Qu’il s’agisse du monstre tapi sous votre lit, de ce qui se cache dans l’obscuritĂ©, ou d’une
crĂ©ature dissimulĂ©e dans l’ombre, impossible d’échapper Ă  votre plus grande peur dans le thriller d’épouvante ÇA. Andy Muschietti, qui adapte pour la premiĂšre fois Ă  l’écran le best-seller culte de Stephen King, dĂ©clare : La peur est universelle et nous parle Ă  tous. Quoi donc de plus terrifiant qu’une crĂ©ature qui ne se contente pas de vous attaquer, mais qui le fait en se servant de vos plus grandes peurs ?

Le titre court et Ă©nigmatique fait rĂ©fĂ©rence au personnage central de l’histoire, un mĂ©tamorphe ancestral qui adopte la forme des plus grandes peurs de ses victimes et sort de son hibernation tous les 27 ans afin de se nourrir des habitants les plus vulnĂ©rables de Derry dans le Maine, autrement dit les enfants. Cette fois, pourtant, une bande de sept jeunes un peu exclus, regroupĂ©s au sein du Club des RatĂ©s, unissent leurs forces afin de se dĂ©fendre contre la crĂ©ature mystĂ©rieuse qu’ils dĂ©signent sous le pronom le plus vague qui soit : Ça. Mais la crĂ©ature porte en fait un autre nom, entrĂ© aujourd’hui dans les annales de l’horreur : Grippe-Sou le Clown Dansant. D'abord publiĂ© en 1986, Ça s’est immĂ©diatement Ă©levĂ© au rang de classique, se hissant en tĂȘte des ventes cette annĂ©e-lĂ . Le best-seller culte, qui fascine les lecteurs depuis plus de trente ans, est toujours considĂ©rĂ© comme l’une des Ɠuvres les plus emblĂ©matiques et les plus apprĂ©ciĂ©es du maĂźtre incontestĂ© de l’horreur : il a inspirĂ© de nombreux films et autres adaptations tĂ©lĂ©visuelles dans les annĂ©es qui ont suivi. C’est bien l’avis du cinĂ©aste qui a pris les rĂȘnes du projet : Je suis un grand fan de Stephen King, qui Ă©tait mon auteur prĂ©fĂ©rĂ© quand j’étais plus jeune. Du coup, ÇA, c’était vraiment le projet de mes rĂȘves, explique Andy Muschietti. Moi qui aime rĂ©aliser des films d’épouvante, j’ai toujours Ă©tĂ© fascinĂ© par la peur. Et je crois que le moment le plus terrifiant qui soit, c’est le jour oĂč, enfant, on dĂ©couvre son premier film d’horreur. C’est un sentiment qu’on ne ressent qu’une fois dans sa vie, et j’en ai fait une quĂȘte un peu chimĂ©rique : celle de retrouver cette sensation.

C’est ce qui m’aide Ă  faire du cinĂ©ma, parce que j’estime que la seule façon de faire peur aux gens, c’est de faire appel Ă  ce qui nous fait peur soi-mĂȘme.

L’histoire possùde une autre dimension qui est la marque de fabrique de Stephen King.

Aucun autre auteur ne sait allier avec un tel talent l’horreur absolue et l’expĂ©rience du passage Ă  l’ñge adulte. Et c’est probablement dans Ça, rĂ©cit tendre sur la sortie de l’enfance, que le rĂ©sultat est le plus probant. Le producteur Seth Grahame-Smith souligne : On Ă©tait conscients dĂšs le dĂ©but du projet que ÇA serait bien plus qu’une histoire d’épouvante, et que le film devrait reflĂ©ter les diffĂ©rentes facettes du roman. L’intrigue se passe Ă  un moment prĂ©cis de la vie de ces jeunes personnages qui sont en train de quitter l’enfance ; on a donc voulu que le film saisisse tout le charme de ces instants centrĂ©s sur les personnages, tout en restant profondĂ©ment glaçant. Le producteur David Katzenberg partage son avis : Au cours du film, chacun de ces Ă©lĂ©ments prend tour Ă  tour le dessus, ce qui produit un Ă©quilibre intĂ©ressant entre Ă©motion et peur. Il Ă©tait important de restituer ces deux aspects avec justesse, non seulement pour une question de rythme mais aussi de narration.

La sƓur d’Andy Muschietti et sa collaboratrice de crĂ©ation, la productrice Barbara Muschietti, estime que les scĂ©naristes ont trouvĂ© le parfait Ă©quilibre. Chase Palmer, Cary Fukunaga et Gary Dauberman sont parvenus Ă  saisir ce qu’il y a de plus touchant dans les relations entre les membres du Club des RatĂ©s, et mĂȘme Ă  toucher aux premiers Ă©mois amoureux de l’adolescence. Mais ne vous y trompez pas : vous allez trembler !, plaisante-t-elle.

C’est le clown malĂ©fique Grippe-Sou, dĂ©voreur d’enfants et expert en peurs, qui constitue la source d’épouvante du film. Bill SkarsgĂ„rd, qui incarne l’ignoble personnage, raconte : Je connaissais bien le roman et le personnage de Grippe-Sou quand j’étais plus jeune. À mon avis, il a besoin que les enfants croient ce qu’ils voient et cĂšdent Ă  la panique avant de pouvoir les dĂ©vorer parce que la peur imprĂšgne la chair. Pour moi, encore aujourd’hui, c’est le concept le plus terrifiant qui soit. Membre du Club des RatĂ©s, l’acteur Jaeden Lieberher remarque : Il s’agit de dĂ©passer ses angoisses, parce que si les enfants n’ont pas peur de Grippe-Sou, ils ont une chance de le vaincre. Mais toutes les choses affreuses qui leur arrivent sont terrifiantes.

Jaeden Lieberher joue le rĂŽle de Bill Denbrough, le leader de facto du groupe. Les autres
jeunes acteurs qui incarnent les membres du club sont Finn Wolfhard (Richie Tozier), Sophia Lillis (Beverly Marsh), Jack Dylan Grazer (Eddie Kasprak), Wyatt Oleff (Stanley Uris), Jeremy Ray Taylor (Ben Hanscom), et Chosen Jacobs (Mike Hanlon).

Lors de l’élaboration du projet, auteurs et producteurs – Ă  l'instar de Roy Lee et Dan Lin, Ă©taient bien conscients du dĂ©fi gigantesque que reprĂ©sentait l’adaptation d’un roman extrĂȘmement riche long de plus de mille pages. Ils ont donc pris la dĂ©cision de se concentrer sur la premiĂšre partie, durant laquelle les membres du Club des RatĂ©s sont encore enfants, et donc la cible privilĂ©giĂ©e de Grippe-Sou. Cependant, Gary Dauberman souligne que le plus difficile quand on adapte ne serait-ce que la moitiĂ© d’un roman aussi apprĂ©ciĂ© que 'Ça', c’est d’essayer de faire une sĂ©lection parmi les nombreux passages marquants qui nous hantent depuis notre dĂ©couverte du livre. Seth Grahame Smith confie : On Ă©tait tous conscients de la grande responsabilitĂ© qui nous incombait de rester fidĂšles Ă  l’esprit du roman parce qu’il s’agit d’un livre trĂšs important aux yeux des fans de Stephen King, Ă  l'image de toute l’équipe qui a travaillĂ© d’arrache-pied Ă  son adaptation Ă  l’écran. Ça a Ă©tĂ© un vrai travail d'Ă©quipe, rapporte Gary Dauberman, et Andy s’est montrĂ© particuliĂšrement ouvert aux suggestions. Ce dont on a le plus discutĂ©, c’est du fait que les peurs des membres du Club dĂ©terminent leur identitĂ©. Il a beaucoup rĂ©flĂ©chi Ă  la façon dont cela explique leurs actions, en s’inspirant d’élĂ©ments tirĂ©s du roman. Andy avait une idĂ©e trĂšs prĂ©cise de la direction dans laquelle il voulait qu'aille le film, estime David Katzenberg. Il connait bien sĂ»r l'univers de l’horreur Ă  la perfection, poursuit le producteur, qui fait allusion au travail d’Andy Muschietti sur le film Ă  succĂšs MAMA. Mais il a aussi parfaitement rĂ©ussi Ă  maĂźtriser les diffĂ©rentes tonalitĂ©s et Ă  les allier harmonieusement. Ça a Ă©tĂ© une excellente idĂ©e que de le choisir comme rĂ©alisateur.

Auteurs et producteurs ont convenu de modifier un Ă©lĂ©ment important dans leur adaptation. Bien que la premiĂšre partie du roman de Stephen King se dĂ©roule dans les annĂ©es 1950, l’histoire a Ă©tĂ© transposĂ©e dans les annĂ©es 1980. Barbara Muschietti explique : Les annĂ©es 50, c’est l’enfance de Stephen King, si bien qu'il parlait de sa gĂ©nĂ©ration, et le livre reflĂšte ses propres peurs d’enfant. Stephen dit toujours qu’il faut Ă©crire sur ce que l’on connaĂźt. On a donc voulu faire un film sur ce qu’on connaissait le mieux, c’est-Ă -dire notre enfance dans les annĂ©es 80, en s’inspirant de ce qui nous faisait peur Ă  l’époque.

Andy Muschietti suggĂšre que Les enfants des annĂ©es 1950 avaient des peurs diffĂ©rentes d’aujourd’hui, Ă  l'image des monstres emblĂ©matiques du cinĂ©ma de l’époque, et ce sont eux qui inspiraient les transformations de Grippe-Sou dans l’histoire d'origine. La rĂ©invention des peurs dans le film est trĂšs profonde et comporte plusieurs niveaux de lecture, et je pense que mĂȘme les fans du livre seront surpris par nos choix. Stephen King remarque : Les auteurs ont pris une direction lĂ©gĂšrement diffĂ©rente du livre, mais l’important c’est qu’ils aient conservĂ© l’idĂ©e centrale, c’est-Ă -dire que Grippe-Sou s’attaque aux enfants en dĂ©couvrant leur plus grande peur et en en prenant l’apparence. Andy a bien compris cela, et je trouve qu’il peut ĂȘtre fier de son travail.

LES RATÉS
Tous ensemble, on peut le battre

Les sept collĂ©giens qui se surnomment eux-mĂȘmes le Club des RatĂ©s sont les protagonistes de ÇA. SĂ©parĂ©ment, ces adolescents ne sont pas franchement armĂ©s pour affronter les tyrans de la cour d’école, et encore moins un puissant mĂ©tamorphe. Mais ensemble, ils font preuve d’un courage particulier qui leur vient de leur amitiĂ© et de leur dĂ©termination Ă  se  protĂ©ger les uns les autres et Ă  dĂ©fendre leur ville, en affrontant une terrible menace que  personne n’a rĂ©ussi Ă  Ă©radiquer depuis des siĂšcles. Le rĂ©alisateur confirme : Les RatĂ©s trouvent leur force dans le groupe, et il est intĂ©ressant de voir que leur dynamique Ă©volue tout au long du film ; ils adoptent tour Ă  tour un rĂŽle de leader ou une position de force. Ils ont chacun leur heure de gloire. C’est une belle histoire, oĂč l’on constate que c’est dans l’adversitĂ© que l’humanitĂ©, la confiance et l’amour Ă©mergent.

Stephen King rĂ©vĂšle la raison bien prĂ©cise pour laquelle il a choisi des enfants comme hĂ©ros de son roman. Il y a une pĂ©riode de transition dans la vie d’un enfant, oĂč il est trop grand pour croire encore au PĂšre NoĂ«l ou au LiĂšvre de PĂąques, mais oĂč il se demande quand mĂȘme s’il n’y a pas quelque chose qui se cache sous son lit au moment d’éteindre la lumiĂšre. J’ai voulu mettre ces enfants dans une situation oĂč ils sont les seuls capables de voir et donc de combattre la crĂ©ature parce qu’ils croient encore aux monstres. Et pourtant, malgrĂ© tout, ils sont plus ĂągĂ©s que de trĂšs jeunes enfants qui n’auraient aucune chance : ils sont capables de se dĂ©fendre.

Afin de dĂ©nicher les acteurs susceptibles de camper les membres du Club des RatĂ©s, les producteurs se sont lancĂ©s dans une vaste recherche, et ont auditionnĂ© des centaines de candidats. Andy Muschietti raconte : Le casting a Ă©tĂ© d’une envergure gigantesque, et on a reçu beaucoup de candidats. Mais c’est vraiment gĂ©nial de trouver un acteur qui correspond parfaitement au personnage. C’est trĂšs enthousiasmant pour le rĂ©alisateur, parce que c’est le choix des acteurs qui est essentiel pour incarner les personnages.

Le casting de ces personnages trĂšs fouillĂ©s ne pouvait pas se faire qu’individuellement : il fallait aussi s’assurer que leur dynamique collective soit crĂ©dible. Rich Delia, notre directeur de casting, a fait un travail fantastique, estime Barbara Muschietti. Il a dĂ©nichĂ© tellement de gamins exceptionnels que le plus dur a Ă©tĂ© d’en Ă©liminer. C’était trĂšs amusant de les mettre en groupes pour trouver la combinaison parfaite, et puis quand on a vu comme le courant passait bien entre les enfants qu’on avait retenus, on s’est dit qu’on avait fait le bon choix.

Seth Grahame-Smith rapporte que les jeunes acteurs ont abordĂ© leur rĂŽle avec un engagement et un talent rare pour leur Ăąge. Ils sont arrivĂ©s trĂšs concentrĂ©s, prĂ©parĂ©s et prĂȘts Ă  se mettre au travail. Ils savaient se placer, connaissaient parfaitement leur texte, et donnaient le meilleur d’eux-mĂȘmes. C’était gĂ©nial Ă  voir.

Jaeden Lieberher campe le timide et bÚgue Bill Denbrough, hanté pour le souvenir de son
petit frĂšre, George, incarnĂ© par le jeune Jackson Robert Scott. Le meurtre abominable du petit garçon que tout le monde surnomme Georgie devient le moteur de l’intrigue et de l’itinĂ©raire de Bill. Jaeden Lieberher raconte que c’est cette tragĂ©die qui pousse son personnage Ă  agir. Au dĂ©but du film, on voit Ă  quel point les deux frĂšres sont proches", dit-il. "Lorsque Georgie disparait, Bill se sent coupable parce que c’est lui qui l’a laissĂ© aller jouer dehors sous la pluie avec son bateau en papier le jour de sa disparition. À partir de lĂ , sa vie dans la maison familiale devient difficile. Ses parents ne sont pas Ă  l’écoute et se montrent distants envers lui depuis la mort de Georgie, si bien qu’il ne peut compter que sur ses amis. Il n’y a qu’à eux qu’il peut vraiment se confier.

Richie Tozier, le meilleur ami de Bill, est un moulin Ă  paroles farceur qui se cache derriĂšre
ses lunettes aux verres en cul de bouteille. Finn Wolfhard, qui l’incarne Ă  l’écran, qualifie Richie de sacrĂ© numĂ©ro passionnĂ© de tĂ©lĂ©vision et de jeux vidĂ©o, comme moi. Il voudrait ĂȘtre le rigolo de la bande, mais il est le seul Ă  rire Ă  ses blagues. Souvent, il agace les autres qui l’envoient balader. AprĂšs la disparition de Georgie, les choses prennent un tour plus sĂ©rieux et Richie commence Ă  comprendre que quelque chose ne tourne pas rond Ă  Derry
 Quelque chose dont on ne peut pas rire.

Sophia Lillis incarne la seule fille du groupe, Beverly Marsh, qui feint de ne pas se rendre compte de l’effet qu’elle produit sur ses jeunes copains prĂ©-pubĂšres. MalgrĂ© — ou peut-ĂȘtre Ă  cause de — sa vie de famille trĂšs difficile, Beverly est l’un des membres les plus forts et les plus courageux du groupe, affirme Sophia Lillis. Elle est trĂšs indĂ©pendante et fait comme si elle ne se prĂ©occupait pas du jugement des autres, mĂȘme si en fait elle a besoin d’amis et qu'elle veut faire partie d’un groupe. Elle cherche Ă  nouer des liens avec les autres, mais elle est sur la rĂ©serve et ne veut pas se retrouver avec des gens comme son pĂšre. Du coup, elle prend ses distances
 jusqu’à ce qu’elle rejoigne le Club des RatĂ©s, bien sĂ»r.

Jack Dylan Grazer joue le rĂŽle d’Eddie Kaspbrak, chĂ©tif hypocondriaque qui ne quitte pas
sa banane remplie de mĂ©dicaments, d’inhalateurs contre l’asthme et de toutes sortes de produits dĂ©sinfectants. Eddie est un gamin nĂ©vrosĂ©, reconnaĂźt Jack Dylan Grazer. Il fait une fixation sur les microbes Ă  cause de sa mĂšre et ça a mis un frein Ă  sa vie sociale. Mais il n’est pas aussi fragile qu’on le lui a rĂ©pĂ©tĂ© toute sa vie. Son affrontement avec Grippe-Sou lui rĂ©vĂšle sa vĂ©ritable force.

C’est Wyatt Oleff qui campe Stanley Uris, le plus sceptique des sept enfants. L’acteur explique : Stan a des tocs. Il ne supporte pas le dĂ©sordre. Ce qui se passe dans sa tĂȘte dans ces moments-lĂ  est trop compliquĂ© Ă  gĂ©rer. Non seulement il a peur de Grippe-Sou, mais il est presque vexĂ© : il ne peut pas envisager qu'une crĂ©ature pareille existe parce qu'elle n’a tout simplement aucun sens. À la veille de son treiziĂšme anniversaire, Stanley est censĂ© prĂ©parer sa Bar-mitsvah.

Mais un rite de passage d’une toute autre nature imposĂ© aux RatĂ©s par Grippe-Sou requiert toute son attention, Ă  la grande consternation de son pĂšre, rabbin.

Jeremy Ray Taylor joue le rÎle de Ben Hanscom, qui fait la connaissance des Ratés aprÚs avoir été sauvagement attaqué, non pas par Grippe-Sou mais par une bande de jeunes du coin.

Ben n’est peut-ĂȘtre pas le plus costaud de la bande, mais Jeremy Ray Taylor souligne ses autres qualitĂ©s : C’est le cerveau du groupe, qui passe tout son temps Ă  la bibliothĂšque
 C’est un peu l’intello, quoi, dit-il en souriant. C’est Ben qui dĂ©couvre cette histoire troublante de meurtres et de disparitions Ă  Derry, ce qui impressionne les autres. Il n’a jamais eu d’amis et est absolument ravi de faire partie du Club des RatĂ©s. Le dernier Ă  rejoindre le club est Mike Hanlon, incarnĂ© par Chosen Jacobs. Mike est un garçon terre Ă  terre et sincĂšre, juge l’acteur. Il a grandi au sein d’une famille modeste Ă  l’extĂ©rieur de la ville Ă  une Ă©poque oĂč les prĂ©jugĂ©s raciaux sont encore enracinĂ©s. Du coup, en tant que Noir, il s’est toujours senti un peu Ă  part. Le Club des RatĂ©s a une grande importance Ă  ses yeux parce que ses membres sont les seuls amis qu’il ait jamais eus.

Les armes les plus puissantes des RatĂ©s dans leur combat contre Grippe-Sou sont la solidaritĂ© et l’amour. Barbara Muschietti tĂ©moigne : Leur seul moyen de survie est de rester solidaires et de combattre leurs dĂ©mons intĂ©rieurs comme extĂ©rieurs.

Les acteurs ont sincĂšrement adhĂ©rĂ© Ă  ce principe, si bien que les affinitĂ©s entre les RatĂ©s se sont transformĂ©es en vĂ©ritables liens d’amitiĂ© entre les acteurs. Avant mĂȘme le dĂ©but du tournage, auteur et producteurs ont mis en place une sorte de camp d’entraĂźnement. Seth Grahame-Smith s’est rendu compte que les jeunes acteurs n’étaient mĂȘme pas nĂ©s au moment oĂč se dĂ©roule l’histoire, et a donc Ă©laborĂ© une forme de guide des annĂ©es 80 Ă  leur attention. Je leur ai fait une petite brochure avec les films, la musique, les jeux-vidĂ©o, la mode vestimentaire et les autres caractĂ©ristiques de l’époque. J’y ai mĂȘme fait figurer quelques infos sur la façon dont on parlait, et des illustrations, comme par exemple une image d’un tĂ©lĂ©phone de l’époque. Ça a Ă©tĂ© ma modeste contribution au 'camp d’entraĂźnement'.

Ce temps passĂ© ensemble devait permettre aux acteurs de tisser des liens. Mais mĂȘme la
production s'est montrĂ©e surprise par la solide amitiĂ© des enfants en dehors du plateau. Ils sontdevenus insĂ©parables, ont organisĂ© des soirĂ©es pyjama et des projections de films, Ă©laborĂ© un sacrĂ© nombre de farces, sans oublier les karaokĂ©s auxquels le reste de l’équipe a souvent pris part.

Ils sont devenus les meilleurs amis du monde, rapporte Seth Grahame-Smith, et je pense que ça tĂ©moigne du fait qu’Andy a repĂ©rĂ© chez eux quelque chose d’exceptionnel durant le casting. C’était un peu comme voir se dĂ©rouler juste sous nos yeux l’étĂ© le plus marquant de leur enfance, aussi bien sur le tournage qu'en dehors. Andy Muschietti confirme : Ils ont créé des liens sincĂšres ; c’était trĂšs profond, et peu importe ce qui se passera Ă  l’avenir, ça a Ă©tĂ© un moment Ă  part pour eux et je pense qu’ils ne l’oublieront jamais. Je leur suis trĂšs reconnaissant, ils ont Ă©tĂ© absolument Ă©patants.

Si Grippe-Sou est sans doute le plus grand danger que courent les enfants de Derry, il n’est pas le seul. La bande Ă  Bowers, un groupe de voyous cruels menĂ© par Henry Bowers, est toujours Ă  l’affĂ»t d'une victime Ă  persĂ©cuter, et s’en prend tout particuliĂšrement aux plus faibles et aux plus vulnĂ©rables des enfants. L’acteur australien Nicholas Hamilton, qui joue le rĂŽle de Henry, qualifie son personnage de petit con psychopathe. C’est plus qu’une brute, il est sincĂšrement mĂ©chant. Il est accompagnĂ© de ses acolytes tout aussi impitoyables : Patrick Hockstetter, incarnĂ© par Owen Teague, Victor Criss jouĂ© par Logan Thompson, et Belch Huggins, campĂ© par Jake Sim.

MalgrĂ© les terribles dangers auxquels sont confrontĂ©s leurs enfants, les adultes de Derry semblent ne pas vouloir, ou ne pas pouvoir, les aider. Ils ferment les yeux sur les exactions des voyous et ne se rendent absolument pas compte qu’un monstre hante leur ville depuis sa fondation. Leur totale indiffĂ©rence, mĂȘme lorsqu’ils sont tĂ©moins d’un acte de violence, est un rappel glaçant de l’emprise mentale de Grippe-Sou sur la ville entiĂšre. Seth Grahame Smith souligne que cela se voit Ă  la façon dont les adultes, qui devraient rĂ©agir bien plus vite, semblent presque disparaĂźtre, et laisser ces Ă©vĂ©nements atroces se produire sans rien faire. Une affiche d’enfant disparu en remplace une autre sans que personne n’y fasse quoi que ce soit. Les enfants finissent par arriver Ă  la conclusion qu’aucun adulte, pas mĂȘme leurs parents, ne va les aider. Il va falloir qu’ils s’occupent du problĂšme eux-mĂȘmes. Et c’est l’une des choses les plus terrifiantes qui soit pour un enfant.

GRIPPE-SOU

C'est un vrai festin pour Grippe-Sou. De la terreur à l'état pur


La production était consciente que le choix de l'interprÚte de Grippe-Sou allait avoir une incidence non négligeable sur chaque aspect du film. Au bout de longues recherches, Bill SkarsgÄrd a décroché le rÎle. "Ce qui nous a plu chez Bill", explique Barbara Muschietti, "c'est qu'il avait une vision instinctive de Grippe-Sou correspondant à celle d'Andy".

Le réalisateur confirme : "DÚs son audition, j'ai été fasciné par le jeu de Bill et, à partir de là, j'ai découvert de nouvelles qualités chez lui tous les jours. Il a non seulement insufflé du mystÚre au personnage, mais il a eu le cran d'explorer la dimension outrageusement théùtrale de Grippe Sou. Il avait une forme de folie dans le regard, et sa gestuelle était totalement troublante. Les exigences physiques du rÎle étaient, pour certaines, éprouvantes, mais je dois reconnaßtre que Bill débordait constamment d'énergie". 

De son cÎté, SkarsgÄrd indique qu'il comptait sur les conseils de Muschietti et qu'ilappréciait la confiance dont lui témoignait le réalisateur. "Andy me faisait confiance et je lui faisais confiance. Je savais que j'étais entre de bonnes mains, si bien que je pouvais me lùcher et qu'il était sensible à ma démarche. Nous avons fait du trÚs bon travail d'équipe tous les deux".

Grahame-Smith note : "On ne pourra jamais souligner suffisamment Ă  quel point Bill a
enrichi le personnage du point de vue de son physique, de son attitude et de ses expressions".

D'ailleurs, l'une des expressions que l'acteur a su adopter pour le rÎle a désarçonné le réalisateur. Muschietti raconte : "J'avais envisagé le strabisme divergent de Grippe-Sou trÚs tÎt : je voulais qu'il ait cette allure de fou lorsque l'un de ses yeux est dévié vers l'extérieur.

C'est le contraire du strabisme convergent. J'en ai parlĂ© Ă  Bill en lui expliquant que cela pouvait ĂȘtre l'une des caractĂ©ristiques du personnage et en me disant qu'on rĂ©glerait cette question en postproduction. Mais il m'a rĂ©pondu qu'il pouvait y arriver lui-mĂȘme et il y est parvenu en effet !

Ça m'a foutu les jetons ! On le voit dans le film et c'est terrifiant. En revanche, Bill n'a pas pu changer la couleur de ses yeux bleus en jaune. On l'a donc rĂ©alisĂ© en postproduction. Mais c'est Ă  lui seul qu'on doit le coup du strabisme divergent".

Étant donnĂ© l'appĂ©tence de Grippe-Sou pour les enfants, Muschietti a imaginĂ© un visage poupin pour le personnage, Ă  l'instar de ses grands yeux, de son nez en trompette, de ses cheveux tout fins et de ses pommettes saillantes. "Je me disais qu'en l'affublant de ces traits enfantins, on le rendrait plus dĂ©rangeant encore en raison du contraste entre son air doux et innocent et sa propension Ă  commettre des actes atroces", relate le rĂ©alisateur.

Les maquilleurs effets spĂ©ciaux Alec Gillis et Tom Woodruff ont conçu et mis au point un crĂąne hypertrophiĂ© ressemblant, selon Gillis, Ă  "un gigantesque melon fissurĂ©. En gĂ©nĂ©ral, on conçoit nos effets de A Ă  Z, mais Andy m'a envoyĂ© un graphique trĂšs Ă©vocateur, en stipulant bien qu'il fallait que l'allure du personnage soit proche d'un enfant. Ça m'a vraiment inspirĂ©". 

Le visage de Grippe-Sou comporte enfin des dents acérées dégoulinant de bave.

Pour son costume, la chef-costumiÚre Janie Bryant a apporté des touches médiévales, Renaissance et élisabéthaines à sa tenue de clown afin de rappeler que Grippe-Sou s'acharne sur Derry depuis des siÚcles. Elle a également ajouté des plis, précisant que "ces plis complexes ajoutent encore à la dimension organique et reptilienne du costume de Grippe-Sou".

Outre ses traits physiques, SkarsgÄrd s'est attaché à mettre au point la voix et le rire hystérique caractéristiques du personnage. Pour la voix, il a adopté ce qu'il appelle une "sorte de crépitement aigu".

Une fois la crĂ©ation du personnage mythique achevĂ©e, la production a pris soin de soustraire leur Grippe-Sou du regard des sept acteurs composant le Club des RatĂ©s – du moins dans un premier temps – afin de ne pas perdre la fraĂźcheur de leur rĂ©action initiale. Katzenberg indique : "On a empĂȘchĂ© les jeunes de voir Grippe-Sou avant qu'ils ne se retrouvent sur le plateau avec lui. Je trouve que cette dĂ©cision n'a fait qu'enrichir leur dĂ©couverte de Grippe-Sou et intensifier la terreur qu'il leur inspire".

Muschietti a largement rĂ©flĂ©chi Ă  la maniĂšre d'introduire Grippe-Sou Ă  l'Ă©cran : "C'est un moment emblĂ©matique dans le livre que beaucoup de lecteurs attendront de retrouver dans le film avec impatience", reconnaĂźt le rĂ©alisateur. "La scĂšne est fascinante : la premiĂšre apparition de Grippe-Sou est dĂ©routante et charismatique, mais dans le mĂȘme temps, on constate que quelque chose ne tourne pas rond chez lui. Pour autant, il est entourĂ© d'une sorte d'aura
surnaturelle tout Ă  fait troublante".

Barbara Muschietti était particuliÚrement sensible à ce sentiment de trouble. "Bien entendu, la premiÚre fois qu'on découvre Grippe-Sou est un moment trÚs important et, en ce qui me concerne, il s'agit d'une scÚne qui n'a cessé de me hanter. Depuis que j'ai lu le livre, j'ai beaucoup de mal à regarder un collecteur d'eaux de pluie sans m'imaginer que Grippe-Sou rÎde dans les environs", dit-elle en souriant. "On voulait faire en sorte de graver une image dans la mémoire du spectateur à tout jamais".

LA CONCEPTION DE DERRY 

Tous les phĂ©nomĂšnes catastrophiques qui se produisent dans cette ville sont le fait d'une seule et mĂȘme crĂ©ature. Une crĂ©ature malĂ©fique.

Dans l'esprit de Stephen King, Derry s'inspire de Bangor, situĂ©e dans l'État du Maine oĂč
vit l'auteur. Pour s'imprégner des lieux, Muschietti s'est rendu à Bangor, mais il était impossible d'y tourner pour des raisons logistiques. La production a donc choisi de franchir la frontiÚre et de reconstituer Derry dans la ville de Port Hope, dans l'Ontario, au Canada.

Le fait que plusieurs scÚnes terrifiantes se déroulent en plein jour posait au chef opérateur Chung-Hoon Chung un problÚme constant d'éclairage, puisqu'il fallait susciter un sentiment de terreur diffus dans une cette charmante petite ville ensoleillée.

Une forĂȘt voisine de Port Hope a campĂ© le champ en friche Ă  l'extĂ©rieur de Derry, surnommĂ©e "la lande". "Cela correspondait presque exactement Ă  la description de la Lande dans le livre", s'enthousiasme le rĂ©alisateur.

Plusieurs sites majeurs de l'intrigue ont été dénichés ou construits dans d'autres coins de
l'Ontario, comme l'inquiĂ©tante maison situĂ©e Ă  une adresse bien connue des lecteurs du roman : 29 Neibolt Street. Cette demeure Ă  l'abandon depuis longtemps et en piteux Ă©tat alliait en rĂ©alitĂ© deux structures : l'une, extĂ©rieure, a Ă©tĂ© construite ex nihilo, et l'autre, intĂ©rieure, a Ă©tĂ© tournĂ©e dans une propriĂ©tĂ© repĂ©rĂ©e dans une rue Ă  point nommĂ©e – "Bleak Street" [la "rue
lugubre", NdT].

Le chef-dĂ©corateur Claude ParĂ© confie : "Avec l'autorisation du propriĂ©taire, nous avons pu transformer la maison selon nos besoins, en la ramenant Ă  son Ă©tat initial et en en mettant en valeur les charmants dĂ©tails victoriens qu'on a ensuite rehaussĂ©s. Ensuite, on a amĂ©nagĂ© les lieux, en ajoutant du plĂątre se dĂ©tachant des murs, des feuilles mortes s'insinuant Ă  travers les fenĂȘtres brisĂ©es et de la poussiĂšre partout. On a recouvert les autres fenĂȘtres de journaux de l'Ă©poque victorienne qu'on a mis au point et imprimĂ©s recto-verso, en sachant que la lumiĂšre viendrait Ă©clairer le cĂŽtĂ© extĂ©rieur du journal".

Pour construire la façade extérieure, Paré se souvient : "Nous avons vieilli le bois neuf de la charpente, nous l'avons brûlé et lavé à haute pression pour lui donner un aspect gris argenté et délabré, et nous l'avons peint en gris argenté en intégrant des marques sombres laissées par des volets disparus depuis longtemps".

Le chef-dĂ©corateur Ă©tait conscient qu'il Ă©tait essentiel d'harmoniser l'intĂ©rieur et l'extĂ©rieur de la maison et a ainsi insĂ©rĂ© quelques dĂ©tails subtils pour souligner ce sentiment de cohĂ©rence visuelle. "Nous avons ajoutĂ© du lierre qui va de la porte d'entrĂ©e aux fenĂȘtres et, du coup, Ă  l'intĂ©rieur de la maison, j'ai utilisĂ© la mĂȘme plante grimpante des fenĂȘtres au plafond, y compris dans le salon".

La production a également occupé trois imposants plateaux aux studios de Pinewood à Toronto. Sur l'un d'entre eux, l'équipe de Paré a construit une énorme cuve qui sert de repaire souterrain à Grippe-Sou : il s'agit d'un mélange grotesque de jouets et de tissus, imprégné d'une atmosphÚre macabre et morbide. La piÚce maßtresse à la fois terrifiante et fascinante est une pile gigantesque de jouets, dont plusieurs ont des centaines d'années. Tous ces jouets appartenaient aux victimes de Grippe-Sou. Paré s'explique : "La base de la pile est noire et en putréfaction car elle est composée de jouets qui sont là depuis des siÚcles. Plus on se rapproche du sommet, plus les jouets sont récents".

En outre, les plateaux ont accueilli le labyrinthe de tunnels et d'Ă©gouts sinueux oĂč s'aventurent courageusement les RatĂ©s. ParĂ© et son Ă©quipe ont fait en sorte de mettre au point des matĂ©riaux donnant l'impression qu'ils ont Ă©tĂ© construits il y a trĂšs longtemps.

Le collecteur d'eaux pluviales oĂč Grippe-Sou apparaĂźt pour la premiĂšre fois a Ă©tĂ© tournĂ©
Ă  deux endroits. D'abord dans un dĂ©cor naturel oĂč l'on voit Georgie dans son impermĂ©able jaune suivre son bateau de papier qui sillonne une rue de Derry inondĂ©e par la pluie. Ensuite, la conversation entre le petit garçon et le clown, comme son dĂ©nouement fracassant, ont Ă©tĂ© tournĂ©s ultĂ©rieurement en studio : une plateforme surĂ©levĂ©e d'oĂč Grippe-Sou observe Georgie a Ă©tĂ© utilisĂ©e.

D'autres décors ont été construits sur le plateau, à l'instar d'une salle de bain miteuse
d'un appartement vĂ©tuste, oĂč Beverly est aspergĂ©e par un geyser de sang jaillissant du lavabo, ou encore un sous-sol inondĂ© oĂč Grippe-Sou surgit soudain d'une eau trouble. C'est lĂ  qu'il prononce ses paroles entĂȘtantes – "Toi aussi, tu flotteras
"– qui sont Ă  la fois une rĂ©vĂ©lation accablante et une sourde menace.

S'il y a bien une image évocatrice de Grippe-Sou qui a traversé les générations, c'est celle
du ballon rouge. "On ne pouvait pas envisager de tourner ÇA sans la prĂ©sence des ballons",
indique Andy Muschietti. "La premiĂšre fois qu'on voit Grippe-Sou avec ses ballons, on remarque, si on y prĂȘte bien attention, qu'ils ont une forme Ă©trange car ils ne sont pas rĂ©els. C'est lui qui leur donne forme. C'est un mĂ©tamorphe, capable de changer de forme Ă  volontĂ©, et les ballons ne sont qu'un prolongement de son corps. C'est donc Ă  la fois surrĂ©aliste et dĂ©concertant de voir un objet si banal adopter une forme aussi Ă©trange".

VOUS AVEZ ENTENDU ÇA ?

Si jamais ça revient, on reviendra aussi


La musique et les effets sonores ont Ă©tĂ© dĂ©terminants pour dĂ©finir la palette Ă©motionnelle, l'atmosphĂšre, et bien sĂ»r, la tension. En Ă©troite collaboration avec Andy Muschietti, les mixeurs rĂ©enregistrement Chris Jenkins et Michael Keller, le monteur son Victor Ray Ennis et le sound designer Paul Hackner ont mis au point un climat sonore envoĂ»tant, qui plonge les spectateurs dans l’horreur qui frappe Derry.

Paradoxalement, le silence a Ă©tĂ© un leitmotiv pour l’équipe sonore. Keller explique : “Il y
a beaucoup de scĂšnes dans IT oĂč tout est silencieux et oĂč tout d’un coup, un phĂ©nomĂšne effrayant et totalement inattendu se produit. Notre mission consistait Ă  tempĂ©rer le son pour que ces scĂšnes terrifiantes ne s’entrechoquent pas”.

De mĂȘme, des dispositifs subtils mais non moins puissants ont créé des effets d’atmosphĂšre tout au long du film. Par exemple, des bruits d’ambiance glauques pĂ©nĂštrent la maison de Neibolt Street, et tous les tunnels et canalisations d’égouts de Derry ont leur propre “saveur“ auditive, comme le rappelle Keller. “Pour un petit tunnel, on choisissait plutĂŽt un son mono, mais dĂšs que l’on arrive dans l’énorme cuve de Grippe-Sou, il y a beaucoup d’effets de rĂ©verbĂ©ration et de son multicanal”, dĂ©taille-t-il.

L’équipe sonore a Ă©galement pu moduler le rire que SkarsgĂ„rd a mis au point pour son
personnage, ponctuant le film des nombreux ricanements du clown afin de créer des basses fréquences et, dans certains cas, des vocalisations subliminales qui deviennent méconnaissables.

La musique, composĂ©e par Benjamin Wallfisch, a constituĂ© la touche finale de ÇA.

Wallfisch a tentĂ© d'Ă©voquer l’époque du film, et a donc composĂ© une partition ancrĂ©e dans la tradition symphonique des films d’aventure emblĂ©matiques des annĂ©es 1980. Cependant, il savait que la partition devait exprimer un climat tout Ă  fait singulier. “CrĂ©er une bande-son originale pour raconter l’histoire d’une crĂ©ature terriblement malĂ©fique et changeant sans cesse d'apparence —une entitĂ© qui ne peut ĂȘtre vaincue que lorsque plusieurs individus s'Ă©paulent mutuellement pour ne faire plus qu’un— nĂ©cessitait des thĂšmes mĂ©tamorphiques, passant d’un extrĂȘme Ă  un autre, d’une audace musicale Ă  un moment de calme absolu et surtout, un langage musical constamment traversĂ© par la profonde vĂ©ritĂ© Ă©motionnelle qui habite le film”, explique t-il.

S’il y a des thĂšmes bien particuliers pour Grippe-Sou, les RatĂ©s, Georgie ou encore la ville
de Derry, Wallfisch voulait qu’il y ait une rĂ©elle synergie entre tous ces Ă©lĂ©ments, “pour exprimer l'emprise de Grippe-Sou sur cet univers”, explique-t-il.

Dans un registre trĂšs singulier, le thĂšme de Grippe-Sou est en fait une comptine pour enfants datĂ©e du XVIIe siĂšcle, “Oranges et Citrons”, dont certains historiens affirment qu’elle Ă©voque un sacrifice infantile. “La derniĂšre parole de la chanson, que l’on utilise Ă  un moment du film dit : ‘Voici une bougie pour Ă©clairer ton lit / Et voilĂ  le bourreau pour te couper la tĂȘte !’” remarque Wallfisch. “Il s’agit d’une chanson qui a l’air amusante et inoffensive en apparence, mais avec une facette trĂšs sombre et malĂ©fique, un peu comme le personnage. On l’utilise dĂšs que Grippe-Sou attaque ou envisage d’attaquer ses victimes”.

Muschietti remarque que la musique de Wallfisch est également la bande-son parfaite
pour “la magie et le mystĂšre qui accompagnent l'extraordinaire Ă©tĂ© des RatĂ©s”.

Stephen King souligne : “Les films d’horreur ont un impact vraiment puissant. Les gens
aiment avoir peur au cinĂ©ma parce que c’est un environnement sĂ©curisĂ© oĂč on peut goĂ»ter Ă  des Ă©motions dont vous ne peut faire l’expĂ©rience dans la vraie vie ÇA. Va bien au-delĂ  : ce film nous offre la possibilitĂ©, en tant qu’adultes, de revivre les Ă©motions intenses que nous ressentions enfants. C’est l’une des raisons pour lesquelles je crois que le film fonctionne aussi bien”.  
Muschietti conclut : “Je veux que ÇA soit terrifiant, mais trĂšs touchant aussi. C’est un film d’horreur, mais c’est aussi un film qui parle d’amitiĂ©, d’amour, et de la force que donne la confiance en l'autre. Notre Ă©quipe a souhaitĂ© transporter le spectateur dans un pĂ©riple Ă©motionnel
 qui n’en reste pas moins effrayant !”


#ÇaLeFilm
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