
Réalisé par Alice Winocour
Avec Eva Green, Matt Dillon, Sandra HĂŒller, Lars Eidinger, Jan Oliver Schroeder, Nancy Tate, Alexei Fateev...
Long-métrage Français/Allemand
Durée : 01h47mn
Année de production : 2019
Distributeur : Pathé
Date de sortie sur nos écrans : 27 novembre 2019
Bande annonce (VOSTFR)
Avec Eva Green, Matt Dillon, Sandra HĂŒller, Lars Eidinger, Jan Oliver Schroeder, Nancy Tate, Alexei Fateev...
Long-métrage Français/Allemand
Durée : 01h47mn
Année de production : 2019
Distributeur : Pathé
Date de sortie sur nos écrans : 27 novembre 2019
RĂ©sumĂ© : Sarah est une astronaute française qui s'apprĂȘte Ă quitter la terre pour une mission d'un an, Proxima. Alors qu'elle suit l'entraĂźnement rigoureux imposĂ© aux astronautes, seule femme au milieu d'hommes, elle se prĂ©pare surtout Ă la sĂ©paration avec sa fille de 8 ans.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : découvert lors de l'édition 2019 du festival Utopiales, ce long-métrage a été introduit par Philippe Lux avant la projection.
Avec PROXIMA, la réalisatrice Alice Winocour nous fait suivre le parcours d'une femme astronaute et mÚre de famille. Elle a également écrit le scénario de ce film avec la participation de Jean-Stéphane Bron.
Le but affichĂ©, tout Ă fait louable, est Ă la fois de mettre les femmes astronautes sur le devant de la scĂšne, de proposer leur point de vue sur ce mĂ©tier et, aussi, de souligner les Ă©preuves supplĂ©mentaires, dans le cadre de ce travail, liĂ©es Ă la fĂ©minitĂ© ainsi qu'Ă la maternitĂ©.Â
Elle ancre sa rĂ©alisation dans un rĂ©alisme tout Ă fait convaincant. On croit Ă cette prĂ©paration Ă©puisante entachĂ©e par une culpabilitĂ© galopante de devoir laisser son enfant sur Terre alors qu'on se prĂ©pare Ă dĂ©coller pour les Ă©toiles. Les relations entre les diffĂ©rents protagonistes instaurent une dynamique qui reste stable ou Ă©volue en fonction des Ă©lĂ©ments qui cherchent Ă ĂȘtre accentuĂ©s. Le film est fait avec beaucoup de sensibilitĂ©, sans tomber dans des travers hĂ©roĂŻques inutiles. On apprĂ©cie les efforts pour placer la mise en scĂšne dans des lieux rĂ©els et pour nous montrer les vraies conditions d'entraĂźnement des hommes et femmes qui ont tournĂ© leur vie vers l'espace. Ce sentiment est renforcĂ© par la prĂ©sence de Thomas Pesquet. On le voit peu, mais il confirme l'impression que les Ă©lĂ©ments prĂ©sentĂ©s sont sĂ©rieux. Malheureusement, notre engouement est entamĂ© par une scĂšne complĂštement improbable, qui se veut certes touchante, mais qui remet en cause l'engagement mĂȘme de l'hĂ©roĂŻne, dans le dernier quart d'heure et qui casse le rĂ©alisme si habilement distillĂ© jusque-lĂ . Le voyage demeure intĂ©ressant, mais de ce fait, moins enthousiasmant.Â
Eva Green est magnifique dans le rĂŽle de Sarah, une femme exceptionnelle, qui doit tout mener de front.Â
La petite fille de Sarah, Stella, est interprétée par Zélie Boulant, une jeune actrice mignonne et naturelle.
Matt Dillon interprÚte parfaitement l'archétype de l'astronaute qui met au défi sa collaboratrice féminine à cause de son genre et non de ses capacités.
Lars Eidinger interprĂšte l'ex-mari de Sarah qui croit en elle, mais n'a pas sa langue dans sa poche.
Copyright photos © 2019 DHARAMSALA - DARIUS FILMS â PATHĂ FILMS - FRANCE 3 CINĂMA
PROXIMA a le mérite d'aborder un sujet peu traité et de le faire avec délicatesse ainsi qu'avec engagement. Il est dommage qu'une de ses scÚnes remette en cause l'ensemble de son autrement bon traitement. Il reste malgré tout touchant et trÚs bien interprété.
NOTES DE PRODUCTION
(à ne lire qu'aprÚs avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
ENTRETIEN ALICE WINOCOUR
DâoĂč est venue lâenvie de PROXIMA, projet singulier et ambitieux dans le contexte du cinĂ©ma français ?
Depuis toute petite, je suis fascinĂ©e par le monde de lâespace, mais câĂ©tait plus une attirance poĂ©tique, un peu abstraite. Puis jâai commencĂ© Ă investiguer ce monde et jâai Ă©tĂ© littĂ©ralement happĂ©e. Jâai commencĂ© Ă rencontrer des entraĂźneurs qui prĂ©parent les astronautes, jâai visitĂ© des lieux dâentraĂźnement et jâai pris conscience de la somme de travail et des annĂ©es nĂ©cessaires pour apprendre Ă se sĂ©parer de la Terre. Le cinĂ©ma a peu montrĂ© cela. Dans les films les problĂšmes arrivent dans lâespace pas sur terre, mais la plus grande partie de la vie des astronautes est la prĂ©paration. Parfois certains ne partent jamais.
Comme pour chacun de mes films, je suis dâabord attirĂ©e par un univers et en chemin, je me rends compte que ce qui mâa poussĂ©e vers ce monde est liĂ© Ă quelque chose dâintime. Pour parler de moi, jâai besoin dâaller vers des mondes trĂšs lointains. Lâintime ici, câĂ©tait le rapport entre mĂšre et fille, ayant moi-mĂȘme une fille de 9 ans. Je voulais explorer le processus de sĂ©paration entre une mĂšre et sa fille, qui rĂ©sonnait avec la sĂ©paration entre lâastronaute et la Terre.
Pourquoi avoir fait le choix dâune astronaute femme ?
Mon dĂ©sir principal Ă©tait de montrer une super-hĂ©roĂŻne et une mĂšre, dans le mĂȘme corps. Le cinĂ©ma ne reprĂ©sente pas souvent ces deux Ă©tats dans un mĂȘme corps, comme si hĂ©roĂŻne et mĂšre Ă©taient incompatibles. Les super-hĂ©roĂŻnes sont toujours dĂ©tachĂ©es des questions de maternitĂ© ou de fĂ©minitĂ© quotidienne. Une femme de la NASA mâa dit que son meilleur enseignement pour devenir astronaute avait Ă©tĂ© dâĂȘtre mĂšre ! Parce quâune mĂšre accomplit de multiples tĂąches en mĂȘme temps. Une entraĂźneuse de lâAgence Spatiale EuropĂ©enne, mâa confiĂ© que les astronautes hommes sont trĂšs fiers de parler de leurs enfants alors que les astronautes femmes ont plutĂŽt tendance Ă cacher quâelles sont mĂšres comme si elles craignaient que ça les dĂ©crĂ©dibilise. Il y a cette idĂ©e dominante, qui est une construction sociale, selon laquelle la responsabilitĂ© dâun enfant incombe plus Ă la mĂšre.
Câest la question fĂ©ministe Ă©voquĂ©e dans le film, montrer quâune femme peut ĂȘtre Ă la fois une mĂšre et une professionnelle de haut niveau.
Avez-vous revisionnĂ© des films sur lâespace, y compris pour faire quelque chose de diffĂ©rent ?
Quand je mâempare dâun sujet, jâessaye gĂ©nĂ©ralement de voir tous les films qui ont Ă©tĂ© faits dessus ! Mais en ce qui concerne lâespace, le cinĂ©ma amĂ©ricain a complĂštement saturĂ© ce terrain.
Pour PROXIMA nous avons travaillĂ© avec lâaide de lâAgence spatiale europĂ©enne et nous avons obtenu leur aide pour avoir la chance de tourner dans les vrais lieux oĂč se prĂ©parent les astronautes du monde entier pour quitter la planĂšte.
Des lieux qui nâavaient jamais Ă©tĂ© filmĂ©s : le centre dâentrainement de Cologne, qui est la base de lâAgence Spatiale EuropĂ©enne, la ville fermĂ©e de Star City prĂšs de Moscou, et enfin le Cosmodrome de Baikonour, une base militaire entourĂ©e de check points, seul endroit dâoĂč partent vraiment les fusĂ©es pour atteindre la Station spatiale internationale.
Il nây a donc aucune maquette, ni dĂ©cors recréés. Tous les lieux sont rĂ©els jusquâaux chambres des astronautes, dans le Prophilactorium, le bĂątiment oĂč habitent les astronautes Ă Star City, et oĂč nous tournions, Ă cĂŽtĂ© des astronautes qui Ă©taient en rĂ©sidence, en totale immersion.
Dans les films hollywoodiens, lâastronaute est au bord du surhumain, alors que jâai dĂ©couvert au cours du travail avec lâESA quâil nây a rien de plus humain et fragile que les astronautes. Se confronter Ă lâespace, câest faire lâexpĂ©rience de la fragilitĂ© humaine et rĂ©aliser Ă quel point on est attachĂ© Ă la Terre, Ă toutes ces choses auxquelles on ne fait pas attention et qui manquent tant aux astronautes dans lâespace : le bruit du vent dans les arbres, le chant des oiseaux, lâodeur de la natureâŠ
En ce sens, je voulais que le film soit aussi une célébration de la terre.
PROXIMA est de fait plus terrien que spatial. Le film montre par exemple lâĂ©preuve trĂšs physique que subissent les corps des astronautes.
Dans tous mes films, le rapport au corps est central. Je voulais montrer le rapport mĂšre-fille dans sa dimension charnelle, par exemple dans la scĂšne oĂč elles sont dans la piscine comme dans un bassin amniotique. Ensuite, je voulais montrer que le corps humain nâest pas fait pour vivre ailleurs que sur Terre. Dans lâespace, on grandit de 10 Ă 15 cm, les bronches ne sont pas faites pour lĂ -haut⊠Ces entraĂźnements intensifs faisaient coĂŻncider lâaspect documentaire avec mes obsessions de cinĂ©ma : le corps-cobaye, sanglĂ© dans les machines, des centrifugeuses⊠Câest une mutation du corps qui est en jeu, comme dans le cinĂ©ma de Cronenberg. Sarah (Eva Green) doit se sĂ©parer de la Terre mais aussi de son corps de terrienne ânormaleâ. Elle doit devenir une âspace personneâ. Quand on la voit badigeonnĂ©e de bĂ©thadine, ou quand on prend lâempreinte de son corps pour mouler son siĂšge de fusĂ©e, il y a lâidĂ©e quâelle devient une crĂ©ature spatiale, une mutante.
Proxima, câest une galaxie lointaine et câest ce qui est proche, comme sa propre fille. Le film semble jouer sur ce contraste entre le proche et le lointain, lâintime et le cosmique, qui sont Ă la fois opposĂ©s et miroirs lâun de lâautre ?
Oui. Proxima, câest aussi la galaxie la plus proche de la notre. Dans lâĂ©criture et la mise en scĂšne, je voulais en effet confronter lâinfiniment petit et lâinfiniment grand, lâimmensitĂ© de lâespace, confrontĂ©e Ă lâintimitĂ© de la famille et Ă la relation mĂšre-fille.
Le film montre frontalement le machisme ordinaire du milieu spatial.
Ces scĂšnes pourraient paraĂźtre caricaturales mais elles sont en-dessous de la rĂ©alitĂ© de ce que mâont racontĂ© les femmes astronautes. Câest un monde masculin, pensĂ© par les hommes pour les hommes. Par exemple, les combinaisons spatiales ont un poids aux Ă©paules parce que les hommes sont costauds des Ă©paules, alors que les femmes sont plutĂŽt fortes des hanches. Les femmes doivent redoubler dâefforts pour entrer dans ce monde dâhommes mais elles ne doivent pas trop la ramener non plus. Le film rend hommage aux femmes qui doivent tout concilier, aspect Ă©videmment exacerbĂ© dans le milieu de la conquĂȘte spatiale. Au cinĂ©ma, les hĂ©roĂŻnes sont montrĂ©es hors sol.
Ă la fin, le gĂ©nĂ©rique nous rappelle que les astronautes femmes ont Ă©tĂ© nombreuses, ce quâon ignore gĂ©nĂ©ralement. Claudie HaignerĂ© nâĂ©tait pas la seule !
Ă ce propos, jâai reçu plein de messages trĂšs Ă©mouvants de femmes de la NASA qui disent que câest trĂšs important quâun film montre enfin quâon peut ĂȘtre Ă la fois une bonne astronaute et une bonne mĂšre.
Câest ce que dit le film, quâon peut faire les deux, mĂȘme si câest difficile. Comme dit Matt Dillon dans le film Ă Eva : « La mĂšre parfaite nâexiste pas ».
Les femmes reprĂ©sentent 10% des astronautes. La proportion augmente mais il y a encore du travail. La NASA vient dâannuler la premiĂšre sortie extra-vĂ©hiculaire de deux femmes. Il nây avait pas deux combinaisons spatiales de taille MâŠ.
PROXIMA est un film de libĂ©ration et dâapaisement : Sarah accomplit tout un trajet face Ă ses propres obstacles de femme et de mĂšre, elle dĂ©passe son complexe de culpabilitĂ©. La petite fille aussi prend son envol, elle sâĂ©mancipe du cocon maternel.
Lâaspect documentaire de PROXIMA est impressionnant. Comment se sont passĂ©es les choses avec lâESA, au niveau des autorisations, puis de la cohabitation avec les vrais scientifiques et astronautes ?
La collaboration avec lâESA est intervenue trĂšs tĂŽt. DĂšs le dĂ©but de lâĂ©criture, jâai pris le train pour Cologne et me suis installĂ©e dans leurs locaux. Il y avait Thomas Pesquet qui se prĂ©parait pour son premier vol, jâai rencontrĂ© Claudie Haigneré⊠En rigolant, on disait que Thomas et Claudie Ă©taient le parrain et la marraine du film ! Je les ai vus rĂ©guliĂšrement tout au long de lâĂ©criture. Il y avait ce parallĂ©lisme entre le monde du cinĂ©ma et le monde de la recherche spatiale : dans les deux cas, la prĂ©paration est longue, lâobjectif Ă atteindre est un rĂȘve, et ce que le public voit nâest que la partie Ă©mergĂ©e de lâiceberg. Au cinĂ©ma comme dans les vols spaciaux, il y a des Ă©quipes compĂ©tentes qui travaillent dans lâombre.
On a aussi travaillĂ© avec les entraĂźneuses et entraĂźneurs, je voulais absolument que tous les dialogues soient justes. Tout ce quâon voit dans le film est basĂ© sur les vrais travaux de lâESA qui tendent Ă amĂ©liorer la rĂ©sistance du corps humain pour les voyages longue durĂ©e.
Les astronautes me faisaient penser aux dieux grecs, câest-Ă -dire des gens qui ont des super pouvoirs mais aussi des failles trĂšs humaines auxquelles chacun peut sâidentifier.
Jâai imaginĂ© lâĂ©chappĂ©e de quarantaine de Sarah Ă la fin, mais jâai appris ensuite que lâastronaute Anna Lee Fisher, la premiĂšre mĂšre dans lâespace avait elle aussi rĂ©ussi Ă sâĂ©chapper en cachette de la quarantaine pour voir sa fille avant son dĂ©part
Star City et Baïkonour paraissent vieillots, avec leur décoration désuÚte, leurs tapis élimés...
Et pourtant, le systĂšme Soyouz est aujourdâhui le moyen le plus sĂ»r pour aller dans lâespace. Les astronautes amĂ©ricains, japonais, français, la NASA viennent tous ici parce que câest ici que la technologie est la plus avancĂ©e. Tous les vols spatiaux emmĂšnent un Russe, un AmĂ©ricain et un EuropĂ©en.
Si les astronautes amĂ©ricains ont une plus grande piscine Ă Houston, quand il sâagit de quitter la terre, ils doivent comme les autres astronautes sâentrainer Ă Star City, pour apprendre Ă piloter le Soyouz avec lequel ils dĂ©colleront Ă BaĂŻkonour.
PROXIMA montre que la coopération internationale fonctionne mieux dans le milieu spatial que dans la géopolitique.
CâĂ©tait un des points exaltants du tournage, et cet aspect international se reflĂ©tait aussi dans notre Ă©quipe de cinĂ©ma. On avait des Français, des Russes, des AmĂ©ricains, des Allemands, des Kazakhs, et ce mĂ©lange de nationalitĂ©s nous faisait nous sentir unis dans notre humanitĂ© commune. En Ă©cho aux astronautes du film.
La sĂ©quence du dĂ©collage de la fusĂ©e est impressionnante, on ressent cet arrachement tellurique dans son propre corps de spectateur. Câest Ă©tonnant dâavoir pu filmer si prĂšs.
Je voulais faire un film physique. On a aussi fait un gros travail sur le son, il fallait ressentir tout lâaspect sensoriel de ce monde. La conquĂȘte spatiale nous fait rĂ©aliser Ă quel point on est fragile, Ă quel point on est terrien, tout petits face Ă des forces qui nous dĂ©passent. Thomas Pesquet mâa dit quâen voyant le film et le dĂ©collage, il avait ressenti des Ă©motions quâil nâavait pas pu Ă©prouver lors de son vrai dĂ©collage.Â
La part documentaire et scientifique du film passe par les lieux, les machines, les combinaisons spatiales. Sa part intimiste, romanesque, passe surtout par les acteurs, au premier rang desquels, Eva Green. Comment lâavez-vous choisie ?Â
Je ne voulais pas une mater dolorosa. Eva a un cĂŽtĂ© combattante qui me plaisait bien. Le scĂ©nario est construit comme la sĂ©paration des Ă©tages de la fusĂ©e : il y a des Ă©tapes de sĂ©paration avec la Terre comme entre la mĂšre et sa fille. Dans le vrai protocole de dĂ©collage figure la mention âsĂ©paration ombilicaleâ, donc cette mĂ©taphore nâest pas uniquement le fruit de mon imagination. Eva a ce cĂŽtĂ© guerriĂšre qui peut ĂȘtre en mĂȘme temps mĂšre, mais pas mĂšre telle quâon la reprĂ©sente habituellement. Eva porte une Ă©trangetĂ© et ce nâest pas un hasard si elle a jouĂ© chez Tim Burton. Jâaime les ĂȘtres comme elle qui ne sont pas dans le moule, je peux mieux mây projeter. Eva a aussi un cĂŽtĂ© âspaceâ, et tous les astronautes que jâai rencontrĂ©s ont ce cĂŽtĂ© geek, ce sont des âspace personnesâ avant mĂȘme de sâentraĂźner. Ils ne sont pas comme tout le monde, ils sont perchĂ©s. Et puis jâaimais lâidĂ©e dâaller avec Eva dans un endroit oĂč elle nâavait jamais Ă©tĂ©. Elle est habituĂ©e aux univers gothiques, lĂ , elle sâest dĂ©pouillĂ©e de toute cette panoplie. Dans son corps, sa façon de bouger, elle est trĂšs crĂ©dible en astronaute. Eva, câest une machine de guerre et ça correspondait trĂšs bien au personnage. Le chemin de Sarah et dâEva dans le film, câest de sâouvrir aux Ă©motions. Comme un rĂ©alisateur avec son film, un astronaute ne vit que pour sa mission mĂȘme si câest un arrachement avec sa famille. Eva/Sarah est dans cet Ă©quilibre entre la mission et lâĂ©motion, Ă©quilibre instable Ă tel point quâĂ un moment, les Ă©motions mettent en pĂ©ril la mission. Et puis on a beaucoup rĂ©pĂ©tĂ© avec Eva et ZĂ©lie Boulant-Lemesle.
Cette gamine est Ă©tonnante, Ă la fois enfantine et consciente des enjeux adultes. Comment lâavez-vous trouvĂ©e ?
On a fait un immense casting, on a vu prĂšs de 300 fillettes. Il fallait trouver une petite fille qui joue bien, qui fonctionne avec Eva, qui puisse voyager avec nous jusquâen Russie et au Kazakhstan⊠Ce qui mâa plu, câest que ZĂ©lie avait elle aussi ce cĂŽtĂ© geek, cet aspect enfant pas dans le moule. Jâai pensĂ© aussi au petit garçon de YI YI dâEdward Yang : cette maniĂšre de chercher Ă montrer lâhumanitĂ© des ĂȘtres Ă travers des petits dĂ©tails du quotidien. CâĂ©tait le pari de cinĂ©ma de mon film : parvenir Ă une vĂ©ritĂ© humaine, mais par un processus immersif plutĂŽt que par des effets dĂ©monstratifs.
Autre belle surprise du film, la présence de Matt Dillon, dans un rÎle pas toujours sympathique.
CâĂ©tait la difficultĂ© de son personnage, je ne voulais tomber dans le manichĂ©isme du bad guy. Comme Eva, Matt a une Ă©trangetĂ© dans son regard, dans sa maniĂšre dâĂȘtre ailleurs, et dans sa profondeur. Câest aussi la rĂ©alitĂ© de ces astronautes : pour arriver Ă ce haut niveau intellectuel et physique, il faut une grande confiance en soi, presque de lâarrogance. Je savais que Matt pourrait incarner un personnage quâon aime malgrĂ© ses dĂ©fauts. Entre son personnage et celui dâEva germe une zone ambivalente, une amitiĂ© amoureuse, et pour cela il fallait un acteur sĂ©duisant, comme Matt. Jâai travaillĂ© avec Vincent Lindon et Matthias Schoenaerts et je me rends compte que jâaime les acteurs masculins qui ont une forme de violence en eux.
Lars Eidinger véhicule une masculinité plus douce, plus ouverte, moins cowboy.
Son personnage est aussi un clin dâĆil Ă la rivalitĂ© rĂ©elle qui existe entre les astrophysiciens et les astronautes, entre ceux qui restent au sol et ceux qui partent dans la fusĂ©e. Ce sont deux mondes diffĂ©rents, comme les acteurs et les techniciens dans le cinĂ©ma. Les astronautes ont une aura plus bling bling, ils sont mĂ©diatisĂ©s, alors que les scientifiques restent dans lâombre. Quand jâappelais Sylvestre Maurice, lâastrophysicien avec qui jâai Ă©crit le rĂŽle de Lars, il me rĂ©pondait âtu peux mâappeler trĂšs tard, ce soir je suis sur Marsâ. Ces gens sont trĂšs perchĂ©s, câest passionnant de les cĂŽtoyer. Pour le choix de Lars, il fallait un acteur allemand, puisque lâESA est Ă Cologne. Je lâavais vu dans des piĂšces dâOstermeier. On sâest rencontrĂ©s Ă Berlin Ă la SchaubĂŒhne aprĂšs sa performance impressionnante dans le rĂŽle de Richard 3.
De plus, il connaissait déjà Eva pour avoir joué aussi dans des films de Burton.
On a dĂ©couvert Sandra HĂŒller rĂ©cemment, plutĂŽt dans des rĂŽles de comĂ©die. Vous la dirigez dans un registre plus sĂ©rieux.
Jâadore cette comĂ©dienne, elle est impressionnante dans sa maniĂšre de faire passer diffĂ©rentes Ă©motions. Comme Lars, elle vient du théùtre allemand, alors quâEva vient du cinĂ©ma, Alexei Fateev vient du théùtre russe... Plusieurs Ă©coles de jeu coexistent dans le film. Sandra joue Wendy, qui a un cĂŽtĂ© marraine. Comme le personnage de Matt, il fallait quâelle soit aimĂ©e tout en arborant une certaine froideur liĂ©e Ă sa fonction.
Et lâacteur russe, Alexei Fateev ?
Je lâai rencontrĂ© lors du casting que lâon a organisĂ© Ă Moscou. Il joue dans FAUTE DâAMOUR dâAndreĂŻ Zviaguintsev. Il a une grande douceur. A un moment dans le film, il lit une poĂ©sie de Mandelstam, et il Ă©tait comme ça sur le tournage : il lisait des poĂ©sies, chantait, il avait une prĂ©sence trĂšs apaisante, une profondeur trĂšs russe.
Vous avez travaillĂ© avec George Lechaptois, votre directeur photo habituel. Câest important dâavoir avec vous des collaborateurs que vous connaissez bien ?
Jâaime bien retrouver la mĂȘme Ă©quipe technique, câest comme une famille. Jâai souvent en tĂȘte des images trĂšs hĂ©tĂ©roclites, comme ici, de YI YI Ă Tarkovski et le travail en amont mâaide Ă digĂ©rer ces rĂ©fĂ©rences. Ensuite, câest assez libre, en fonction des circonstances de tournage. LĂ , on devait se conformer Ă des horaires trĂšs prĂ©cises, Ă la lumiĂšre russe qui monte tĂŽt le matin et dĂ©cline trĂšs vite le soir.
Avec Lechaptois, vous avez confectionnĂ© des plans mĂ©morables, comme celui du contrechamp du dĂ©collage, avec le visage Ă©mu de Lars Eidinger et celui Ă©merveillĂ© de ZĂ©lie Boulant-Lemesle, deux Ă©tats Ă©motionnels qui sont aussi ceux mĂȘlĂ©s du spectateurâŠ
On nâa pas tournĂ© ce plan Ă BaĂŻkonour parce quâil nây avait pas assez de figurants possibles. On lâa fait sur un tarmac prĂšs de Moscou oĂč on a montĂ© une Ă©norme nacelle avec une lumiĂšre qui Ă©claire progressivement les visages avant le retour du noir, comme lors du vrai dĂ©collage. Le dĂ©part dâune fusĂ©e procure des Ă©motions intenses et paradoxales : on est exaltĂ©, on pleure, on est ramenĂ© Ă sa condition humaine, on pense Ă la notion judĂ©o-chrĂ©tienne de la montĂ©e au ciel, donc Ă une mort symbolique mĂȘlĂ©e dâun risque de mort rĂ©elle... Je nâai pas inventĂ© la lettre que laissent les astronautes Ă leurs proches, ça fait partie du protocole qui inclut donc lâidĂ©e de mettre en ordre sa vie avant le grand dĂ©part.
Le dernier plan avec les chevaux est trĂšs beau. DâoĂč est venue lâidĂ©e, et quel en est son sens ?
Jâavais vu des chevaux sauvages lors dâun premier voyage de repĂ©rage Ă BaĂŻkonour et ça mâavait fascinĂ©e. Du coup, jâai Ă©crit cette scĂšne. Ensuite, au tournage, ça a Ă©tĂ© plus compliquĂ© de les avoir. On avait rendez-vous avec des cowboys kazakhs accrĂ©ditĂ©s pour le cosmodrome mais ils sont tombĂ©s malades. On a du trouver dâautres cowboys, en dehors du cosmodrome : on attendait les chevaux sauvages avec notre camĂ©ra dans le bus, ça semblait absurde, et puis tout dâun coup, on les a vu surgir au loin et on a mis en marche la camĂ©ra. Ces chevaux symbolisent lâimaginaire de la petite fille, et lâidĂ©e quâelle reste trĂšs terrienne par rapport Ă sa mĂšre qui vient de dĂ©coller vers les Ă©toiles. Les chevaux, câest la Terre. Ils incarnent aussi une forme de sauvagerie, de non formatage, qui est parfois propre aux enfants. Enfin, ces chevaux symbolisent pour cette petite fille la sortie de lâemprise de sa mĂšre. Comme sa mĂšre, la fille a accompli un trajet en acceptant le dĂ©part de sa maman. La mission de sa mĂšre faisait partie de son quotidien, elle est heureuse pour elle que le dĂ©collage se soit bien passĂ©. Il y a un apaisement au bout du parcours.
ENTRETIEN EVA GREEN
Comment ĂȘtes-vous arrivĂ©e sur le projet Proxima ?
Alice a tout simplement envoyĂ© le scĂ©nario Ă mon agent. Jâai eu un vrai coup de cĆur Ă la lecture et jâai tout de suite eu envie de faire partie de cette aventure !
Connaissiez-vous le travail dâAlice Winocour ?
Oui, jâavais vu Augustine et lâunivers audacieux et singulier dâAlice mâavait beaucoup plu. Maryland Ă©tait aussi un sujet sensible et fort. Alice aime les situations extrĂȘmes et complexes et excelle Ă explorer les tourments intĂ©rieurs des personnages.
Quels sont les aspects qui vous ont particuliÚrement séduits à la lecture du scénario de Proxima ?
Son originalitĂ©. La conquĂȘte spatiale en est la toile de fond, câest un univers passionnant que le public ne connaĂźt que de lâextĂ©rieur. Mais le film est surtout une histoire rĂ©aliste, Ă©mouvante, trĂšs humaine et moderne, qui met en scĂšne le tourment dâune femme tiraillĂ©e entre sa passion dâastronaute et son amour pour sa fille. Câest avant tout cette tension, ce dĂ©chirement qui mâa sĂ©duite.
Concernant lâaspect âastronauteâ de votre rĂŽle, avezvous fait un travail prĂ©paratoire spĂ©cifique (lecture dâouvrages sur lâespace, vision de films sur la conquĂȘte spatiale, discussion avec des femmes astronautes telles que Claudie HaignerĂ©, stage Ă lâAgence Spatiale EuropĂ©enneâŠ), ou avez-vous prĂ©fĂ©rĂ© arriver âviergeâ sur le plateau ?
Impossible dâarriver « vierge » pour un sujet comme celui-ci. Aucun autre film, Ă ma connaissance, ne montre avec autant de ârĂ©alismeâ la prĂ©paration des astronautes avant leur dĂ©part pour lâespace. Comme beaucoup dâacteurs, jâĂ©prouve le besoin absolu de mâimmerger dans lâunivers du personnage avant un tournage. Et plus encore pour celui-ci, qui mâĂ©tait totalement Ă©tranger.
Alice mâa guidĂ©e de trĂšs prĂšs dans cette prĂ©paration. Elle mâa donnĂ© plusieurs ouvrages Ă lire, mâa fait rencontrer des astronautes femmes, comme Samantha Cristoforetti et Claudie HaignĂ©rĂ©. Ces deux femmes exceptionnelles, des pionniĂšres dans un monde trĂšs masculin, mâont racontĂ© leurs expĂ©riences avec beaucoup de gĂ©nĂ©rositĂ©, mâont parlĂ© aussi de leurs doutes et leurs combats personnels.
Le fait aussi que je sois une femme, mise en scÚne par une réalisatrice, a donné à nos rencontres une grande force.
Thomas Pesquet fait une apparition dans le film.Â
Il nous a conseillĂ© sur plusieurs aspects techniques. Avec Alice nous lâappelions notre âGodfatherâ. Jâai eu aussi le privilĂšge dâaller plusieurs fois Ă lâAgence Spatiale EuropĂ©enne Ă Cologne et Ă Star City en Russie, un site incroyable, une vĂ©ritable ville, entiĂšrement dĂ©diĂ©e Ă la conquĂȘte spatiale. Jâai dĂ©couvert ce que ce mĂ©tier exige de passion, de volontĂ©, de facultĂ©s mentales et dâaptitudes physiques hors du commun et surtout Ă quel point les astronautes sont des ĂȘtres exceptionnels, des super hĂ©ros. âNo pain, no gain !â Câest ce âsacrifice de soiâ, cette soif dâaller au bout de soi-mĂȘme, au service de la science, qui mâa fascinĂ©e.
Pouvez-vous parler de votre travail spĂ©cifique avec Alice Winocour, des indications de jeu quâelle vous donnait, toujours dans la dimension astronaute du rĂŽle ?
Alice sait parfaitement ce quâelle veut. Câest un rĂ©el plaisir et une grande chance de travailler avec une metteuse en scĂšne si passionnĂ©e, si investie, et aussi exigeante que sensible. Nous partageons toutes deux lâamour du travail bien fait. Nous sommes ultra-perfectionnistes.
Avec la petite Zélie, ma fille dans le film, nous nous sommes rencontrées à plusieurs reprises. Cela nous a permis de mieux nous connaßtre, de développer un climat de confiance et de complicité entre nous.
Concernant lâaspect intimiste du rĂŽle, celui de femme et de mĂšre, comment sâest passĂ© le travail avec ZĂ©lie Boulant-Lemesle, et avec Alice ?
Jâavoue avoir Ă©tĂ© intimidĂ©e par ZĂ©lie au dĂ©but, mais au fil des rĂ©pĂ©titions avant le tournage, une intimitĂ© a fini par se crĂ©er ! ZĂ©lie est une belle Ăąme, avec une imagination dĂ©bordante et un grand sens de lâhumour !
Quelle était la difficulté de ce rÎle ?
Peut-ĂȘtre de concilier la part âcombattanteâ de sa personnalitĂ©, confrontĂ©e Ă un milieu trĂšs masculin et compĂ©titif, et celle, plus tendre, dâune mĂšre. Nâest-ce pas aujourdâhui le sort de beaucoup de femmes qui veulent mener de front, et avec autant de volontĂ©, leur carriĂšre et leur vie familiale ?
Considérez-vous que Proxima est un film féministe ?
Oui, dans la mesure oĂč il met en valeur lâaudace dâune femme qui sâautorise Ă aller au bout de sa passion. Cela reste toujours tabou dâoser se sĂ©parer de son enfant pendant 1 an pour rĂ©aliser ses rĂȘves. On ne lâaccepte que pour les hommes, et encore...
Comment sâest passĂ©e votre collaboration avec respectivement Matt Dillon, Lars Eidinger et Alexei Fateev ?
Matt, avec son physique impressionnant et viril, Ă©tait parfait pour le rĂŽle de Mike. Il a su tout de suite mettre ses partenaires Ă lâaise sur le plateau.
Alice cherchait un acteur allemand pour Thomas mon ex-mari. Jâavais vu Lars dans plusieurs mises en scĂšne dâOstermeier. Je lâai suggĂ©rĂ© Ă Alice. Par chance, il Ă©tait libre. Câest un des plus grands acteurs que je connaisse. Je suis une grande fan ! Alexei, lui, ne parlait malheureusement pas beaucoup lâanglais, mais câest un homme trĂšs fraternel, pur et humble. Jâai trouvĂ© tous les Russes qui ont collaborĂ© Ă notre aventure particuliĂšrement chaleureux.
AprĂšs avoir tournĂ© ce film dans les lieux authentiques de lâAgence Spatiale EuropĂ©enne et de BaĂŻkonour, Ă proximitĂ© des vrais scientifiques et astronautes, portez-vous un regard nouveau sur la conquĂȘte spatiale ?
Notre mĂ©tier nous permet de superbes dĂ©couvertes. Sur ce film, tournĂ© dans des dĂ©cors rĂ©els, jâai Ă©tĂ© impressionnĂ© par les centres dâentraĂźnement des astronautes, que ce soit en Allemagne, Ă lâAgence Spatiale EuropĂ©enne ou Ă Star City Ă Moscou et jusquâĂ BaĂŻkonour dâoĂč partent les fusĂ©es⊠Câest un univers Ă©tonnant, qui mĂȘle lâhomme et la technologie dans le plus grand dĂ©fi de tous les temps.
Vous avez travaillĂ© dans le cinĂ©ma europĂ©en, hollywoodien, amĂ©ricain indĂ©pendant, avec des auteurs ou dans le cadre de grosses productions (parfois les deux mĂȘlĂ©s comme avec Tim Burton) : avez-vous ressenti Proxima comme un tournage et un film rĂ©unissant les univers de cinĂ©ma que vous avez traversĂ©s? Ou comme une expĂ©rience totalement nouvelle dans votre carriĂšre ?
Tout dâabord câĂ©tait un plaisir de jouer dans ma langue maternelle, donc pas besoin de âdialect coachâ et ainsi moins de pression, plus de libertĂ©.
Que ce soit un film Ă gros ou petit budget, câest Ă chaque fois une expĂ©rience unique et nouvelle. Mon travail dâactrice demeure exactement le mĂȘme, aussi bien en amont, pour la prĂ©paration, que sur le tournage.
Ce film restera pour moi une de mes plus intenses expériences professionnelles et humaines.
AGENCE SPATIALE EUROPĂENNE
QUâEST CE QUE LâESAÂ ?
Depuis plus de 40 ans, lâAgence spatiale europĂ©enne (ESA) porte la coopĂ©ration europĂ©enne au-delĂ des frontiĂšres terrestres, jusque dans lâespace ! Aujourdâhui, ce sont 22 Ă©tats membres qui sont engagĂ©s via lâESA pour lâexploration et lâutilisation pacifique de lâespace.
LE SOUTIEN DE LâESA Ă PROXIMA
LâESA est impliquĂ©e dans de nombreuses initiatives visant Ă associer les artistes Ă lâaventure spatiale.
Pour le tournage de PROXIMA, lâagence a accueilli lâĂ©quipe dans certains haut-lieux de lâEurope de lâespace - notamment le centre de formation des astronautes europĂ©ens (EAC) Ă Cologne en Allemagne.
Les spĂ©cialistes de lâagence ont prodiguĂ© de prĂ©cieux et bienveillants conseils qui ont contribuĂ© au rĂ©alisme et Ă la justesse du film.
LES GRANDS MOMENTS DE LâESA EN 2019
Le 20 juillet : DĂ©collage de lâastronaute de lâESA Luca Parmitano pour sa seconde mission, « Beyond », au cours de laquelle il retourne Ă bord de la Station spatiale internationale. Il devient le troisiĂšme astronaute europĂ©en Ă prendre le commandement de lâISS.
Le 27 novembre : RĂ©union du conseil ministĂ©riel de lâESA, « Space19+ » Ă SĂ©ville. Les ministres en charge des affaires spatiales des Ătats membres discuteront lâavenir de lâEurope spatiale.
Source et copyright des textes des notes de production @ Pathé
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